La récolte du blé dur et du blé tendre de la saison 2011 a été stockée dans des cuves à vin l Un préjudice de 12 milliards de centimes a été enregistré. Pourquoi le ministère de l'Agriculture et l'OAIC n'ont pas réagi sur la mauvaise gestion des 2200 tonnes de céréales (blé dur et blé tendre, ndlr), quantités récoltées durant 2011, et stockées dans des conditions désastreuses dans 33 cuves à vin, au niveau du domaine agricole Kerfa M'hamed à Bourkika ? L'OAIC demeure le propriétaire de cette quantité de céréales. La CCLS d'El Affroun est un intermédiaire chargé de la réception, du stockage et de la commercialisation des céréales. La loi du silence aura été scrupuleusement respectée par les parties censées sévir contre ceux qui sont à l'origine du gaspillage de 12 milliards de centimes. Les révélations de ce scandale, parues dans la presse nationale, avaient dérangé beaucoup de personnes, tant les complicités et la solidarité pour protéger le ou les responsables de la CCLS d'El Affroun sur cette mauvaise gestion de ce stock de céréales étaient grandes. Dans son jugement portant référence 012/2012, établi le 2 octobre 2012, le tribunal de Hadjout a condamné le directeur de la CCLS d'El Affroun à une amende d'un montant de 500 000 DA. Le procureur de la République du tribunal de Hadjout a demandé, lors de l'audience, une amende de 100 000 DA et la saisie de toute la quantité de céréales stockées dans les cuves à vin. Faut-il préciser que le blé tendre et le blé dur se trouvent dans les cuves à vin depuis le 11 décembre 2011 à ce jour, soit une année environ ? Inutile de s'interroger sur l'état du stock de céréales endommagé par l'humidité des cuves à vin, la moisissure et la chaleur de la saison estivale. Le directeur de la CCLS d'El Affroun trouve encore le moyen de faire appel de la décision du tribunal de Hadjout. Etrange ! Le dossier judiciaire de ce «petit scandale de 12 milliards de centimes» a été transféré au niveau de la cour de Blida. Après moult péripéties en matière d'analyses physicochimiques et microbiologiques des 2200 tonnes de céréales au niveau des laboratoires du CACQE (Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage) et celui de la Sûreté nationale à Ben Aknoun (Alger) et conformément aux directives du procureur de la République du tribunal de Hadjout, pour des raisons purement économiques, la direction du Commerce de la wilaya de Tipasa avait demandé à la CCLS d'El Affroun de procéder à l'enlèvement de 1600 quintaux de blé dur, dont la qualité microbiologique a été jugée satisfaisante et la qualité physicochimique conforme. La CCLS s'est empressée de s'exécuter. Selon le directeur du commerce : «Pour nous, le dossier est traité par la justice et nous n'avons pas à nous interférer. Les résultats des analyses du Laboratoire national certifié par ISO sont clairs, les quantités de céréales qui se trouvent au niveau des cuves à vin doivent être détruites malheureusement. Nous nous en lavons les mains. Nous estimons que notre direction ne peut rien faire après la décision du tribunal de Hadjout, ce n'est pas à nous de faire appel pour une condamnation plus ferme», conclut-il. Les normes de conservation et d'hygiène du stock de céréales n'ont pas été respectées par la CCLS d'El Affroun, alors qu'un défaut de l'auto-contrôle du stock de céréales à Bourkika avait été relevé par les services compétents. Le plus surprenant dans cette affaire, c'est le non-respect et l'ignorance de la note, référenciée 3605/bog/10 du 2 août 2010, envoyée au directeur de la CCLS, relative au mauvais stockage du blé constaté par les ingénieurs de la DLN (Direction du laboratoire national,) de l'OAIC, une note de surcroît signée par l'ex-inspecteur général de l'OAIC, qui a été promu récemment au poste de secrétaire général de l'OAIC. Cet organisme affiche, à ce jour, une attitude jugée incompréhensible, au moment où l'Etat s'est mobilisé pour développer la céréaliculture, afin d'éviter la dépendance alimentaire. Le directeur de la CCLS a «débarqué» d'une manière unilatérale tout le personnel de sa CCLS, éprouvé par ce qui se passe dans la gestion interne de leur coopérative. Un gaspillage d'un montant de 12 milliards de centimes ne semble pas troubler les décideurs de l'OAIC et le ministère de l'Agriculture, pour mettre fin à la gabegie. Inutile d'aborder le volet de la commercialisation de l'avoine et de l'orge par la CCLS El Affroun, des produits soutenus par les pouvoirs publics, qui font l'objet d'une spéculation incroyable grâce à des complicités. Les aviculteurs et les fabricants des aliments de volaille se plaignent de l'absence de leurs quotas en aliments vitaux pour l'aviculture. Un autre chapitre qui mérite un intérêt de la part de la tutelle.