En juillet dernier, n'avions-nous pas écrit dans une de nos précédentes chroniques que nous étions plus «malins» et plus «forts» que les initiateurs du permis à points ? Puisque cela consistait à modifier le modus operandi et faire différemment, (mais pas mieux, je vous le concède), alors qu'il aurait fallu tout simplement faire comme eux. Nous ne pouvons pas être plus royalistes que le roi. Aussi, cela aurait été de bonne guerre de lancer le permis à points tel qu'il est utilisé en Allemagne, en Suisse, en France et un peu partout dans le monde. Nous avions dit et nous le redisons que ce système est excellent s'il est appliqué comme il se doit, mais avec «Un seul permis». Cette procédure est déjà en elle-même une pédagogie, puisqu'elle responsabilise le conducteur et l'incite à gérer parcimonieusement son capital points. D'abord, pourquoi on nous attribue 24 points pour retirer soit 4 points ou 6 points ou 8 points (inflation de points) alors qu'ailleurs nous avons un capital de 12 points et on retire 2 points, 3 points ou 4 points ? Mais là, nous, on ne veut pas copier, mais on copie quand même.Sans complexe aucun, nous reproduisons la réglementation concernant le permis à points en vigueur en France pour ceux que cela intéresse et devrait intéresser. Les principes de base du système : Le permis de conduire est crédité d'un capital initial fixé à 12 points. Depuis le 1er mars 2004, ce capital est réduit de moitié (6 points) pour tout nouveau conducteur, pendant un délai probatoire de 3 ans. Ce délai est ramené à 2 ans si le conducteur obtient son permis B dans le cadre de l'apprentissage anticipé de la conduite (A.A.C.). Le capital est susceptible d'être diminué par des retraits de points. Ces retraits s'opèrent automatiquement dès que la réalité de l'infraction commise par le conducteur est établie (paiement de l'amende forfaitaire ou condamnation devenue définitive après épuisement ou abandon des voies de recours).Que va-t-il se passer chez nous ? Et là, le chroniqueur adresse la question aux décideurs. D'abord, on a deux permis, soit. Lorsqu'on commet une infraction, elle sera inscrite sur le fameux deuxième permis. Mais qui va l'inscrire ? Le contrevenant va-t-il passer devant la commission et se faire retirer le permis de conduire, ou alors aura-t-il l'infraction inscrite sur le deuxième permis ? C'est à n'y rien comprendre et c'est sincère. Ou alors, va-t-on cesser d'appliquer l'ordonnance 09-03 sur les retraits des permis de conduire, ou bien continuera-t-on à appliquer cette ordonnance ? Auquel cas, à quoi va servir ce deuxième permis ? A propos de pédagogie, commencez d'abord par nous informer «pédagogiquement» sur ce qu'il en sera ! Car, si l'ordonnance 09-03 est toujours valable et applicable pour les retraits, à quoi servira ce fameux deuxième permis ? A rien ? Ou à faire semblant ? Et si c'est la procédure du permis à points qui va être appliquée, qu'en sera-t-il de l'ordonnance ? Ce n'est pas clair. On pourrait dire que ce sera une véritable cacophonie, sauf si c'est une affaire de créer des centres de formation pour, soi-disant, «jouer à récupérer» des points après formation. Mais, pour quelles raisons ? Pour conclure, on pourrait dire que nous serions le seul pays à avoir deux permis de conduire de la sorte. Bien entendu, n'oublions pas les fraudeurs qui ont déjà deux permis dans la poche : un original et un duplicata par précaution et anticipation : en cas d'infraction (absence de réseau informatique, absence du fichier national). Aussi, tant que le fichier national des permis de conduire n'existera pas et qu'un réseau informatique reliant les services de la Gendarmerie nationale, de la Sûreté nationale, la justice et les wilayas n'est pas opérationnel, on va continuer à tourner en rond. Au fait, comment vont-ils faire pour nous délivrer le deuxième permis ? Il suffit de se rappeler déjà, pour le renouvellement du permis de conduire tous les dix ans, la galère que subissent les citoyens pour récupérer leur document, sans oublier les cartes grises qui moisissent pendant de longues périodes. Alors, où en sommes-nous ?