Il paraît qu'on est plus malins que ceux qui nous ont précédés dans l'histoire du permis à points. En effet, notre système de permis à points, c'est tout simplement un jeu. C'est-à-dire, c'est juste pour faire semblant. En effet, c'est vrai que l'on va vous doter d'un capital points (24 points) que vous risquerez de perdre en commettant des infractions, mais ce n'est qu'un jeu ! En effet : essayons de comprendre d'abord le système originel (le vrai) du permis à points. Vous avez un capital points que vous allez gérer et lorsque vous commettez une infraction on vous retirera le nombre de points en fonction de la gravité de l'infraction. Vous serez verbalisés. Mais votre permis ne vous sera pas retiré (ou suspendu) ; donc, à vous de faire attention et gérer votre capital points, sans arriver au niveau zéro, auquel cas le permis vous sera retiré quitte à le repasser, mais cela est une autre histoire. Notre système est différent. Vous commettez une infraction et on vous appliquera les sanctions selon les dispositions de l'ordonnance 09 03 ; le permis vous sera retiré à la moindre infraction prévue par l'ordonnance. Et alors, et le permis à points ? Eh bien, c'est pour jouer à faire semblant ! D'ailleurs, en plus de votre permis de conduire (document rose), vous aurez un autre document sur lequel seront inscrites les infractions que vous auriez commises. Et à chaque contrôle, on vous réclamera le permis, plus le permis à points sur lequel sont inscrites les infractions précédemment commises. C'est un peu comme un quidam qui se verrait réclamer la carte d'identité nationale et le casier judiciaire. Tout d'abord, il y aura une subjectivité des services de sécurité qui verront les antécédents en matière d'infractions, et là, je crois qu'il y a maldonne. (A nos amis juristes de nous éclairer !). Ensuite, si vous voulez récupérer vos points, vous devrez suivre des cours dans ce que nous pensons être une affaire de business. Citons les termes de l'arrêté qui traite de ce cas de figure : «Le détenteur du permis à points peut obtenir la reconstitution de la moitié de son capital points s'il se soumet, à ses frais, à une formation spécifique devant comprendre obligatoirement un programme de sensibilisation aux causes et aux conséquences des accidents de la route, dispensée conformément à des modalités définies par arrêté du ministre chargé des transports». «A l'issue de cette formation, il lui est délivré une attestation de formation. Le détenteur de permis à points a droit, au plus, à deux (2) formations par an». N'est-ce pas une arnaque de plus ? Sans pour autant influer sur les décisions de suspension du permis de conduire qui seront traités par les daïras. Pourquoi les daïras et non pas la justice ? Ce serait plus juste (sans jeu de mots). Voilà de nombreuses années que nous réclamons le retour au tribunal de simple police qui existait par le passé qu'on pourrait appeler : tribunal contraventionnel (par exemple). Cela créera de nombreux emplois à raison d'un tribunal par daïra avec tout le personnel y afférent, et le retour de la crédibilité de l'Etat par un rapide traitement des dossiers. Quant aux commissions de retrait telles qu'elles existent, nous invitons nos amis lecteurs à nous faire part des déboires qu'ils ont subis. Et puis, est-il normal qu'en cas de contestation et recours, l'intéressé passe devant la même commission (celle-ci va-t-elle se dédire ?). C'est un non-sens ! Maintenant, combien de fois avons-nous lu à travers la presse nationale que dans telle wilaya on a retiré tant de milliers de permis durant un mois ou un trimestre ? Qu'est-ce que cela prouve ? Eh bien, tout simplement que les gens continuent et continueront d'enfreindre la loi en l'absence des services de sécurité et ne se conforment au respect de la loi que lorsqu'ils aperçoivent une casquette. La peur du «gendarme» passe avant la peur de l'accident. Aussi, faut-il rappeler que de nombreux automobilistes continuent de conduire sans permis, et que d'autres possèdent deux permis de conduire, l'un original et l'autre un «duplicata». C'est vrai que les dispositions de la loi prévoient de sévères sanctions dans ce cas de figure. Mais ne dit-on pas : «Il n'est pas interdit de voler, il est interdit de se faire attraper».