La crise économique en Espagne et la baisse de la consommation énergétique ont des effets sur le nouveau gazoduc algéro-espagnol Medgaz. Ce gazoduc – qui est détenu par Sonatrach à hauteur de 36%, par Cepsa et Iberdrola à hauteur de 20% chacune et à hauteur de 12% par GDF-Suez et Endesa chacune – pourrait connaître des changements dans la répartition des parts. Si la compagnie espagnole Gas Natural doit finaliser une prise de parts de 10% environ à partir des actifs de Sonatrach selon un accord intervenu en 2011 qui a réglé le différend sur les prix du gaz, des compagnies espagnoles voudraient céder leurs parts. Selon la presse espagnole d'hier, la compagnie Endesa a chargé la banque Santander de vendre ses parts dans le gazoduc Medgaz. Selon les mêmes sources, la valeur de la part d'Endesa se situerait autour de 90 millions de dollars. La vente de ces parts devrait permettre d'améliorer la situation financière de la compagnie et de maintenir sa valeur sur le marché. La compagnie Iberdrola serait dans le même cas et chercherait elle aussi à vendre environ 2 milliards d'euros de ses actifs d'ici la fin de l'année. Ses parts dans Medgaz représenteraient environ 150 millions d'euros. Donc, les compagnies orientent leurs achats vers le marché spot en ces temps de crise, ce qui leur permet de faire des économies substantielles. De plus, Gas Natural est en piste pour acquérir une part de 10% dans le gazoduc que Sonatrach devrait lui céder. La crise a déstabilisé en quelque sorte le schéma, vu qu'il y a quelque temps, Endesa s'opposait à l'entrée de Gas Natural dans le capital de Medgaz pour éviter la concurrence. L'entrée dans le capital de Medgaz donne le droit à la compagnie de vendre une part du gaz naturel acheminée à partir de l'Algérie vers l'Espagne. Le gazoduc Medgaz, qui relie la ville de Beni Saf dans l'ouest de l'Algérie à la ville d'Almeria en Espagne, a été connecté au réseau espagnol en mars 2011. Il représente environ le 1/4 de la demande du marché espagnol. La consommation de gaz naturel en Espagne est passée d'environ 39 milliards de mètres cubes en 2008, année de démarrage des travaux de Medgaz, à environ 32 milliards de mètres cubes en 2011, selon des statistiques, soit une baisse de près de 20%.