Après trois heures de discussion, les deux parties ne sont pas arrivées à un résultat concret, car le débat a été beaucoup plus axé sur les concepts que sur une tentative de trouver les contours d'un dialogue fructueux. « Cette première rencontre est un échec, car les responsables du ministère se sont confinés dans un statu quo qui ne répond nullement aux attentes des travailleurs. De ce fait la porte reste ouverte à toutes sortes de supputations », a souligné M. Osmane, le porte-parole du CLA. Au cours de cette réunion de travail, le CLA a exposé les préoccupations et les propositions des travailleurs de l'éducation, en insistant sur un dialogue sérieux loin de tout blocage. Par ailleurs, le secrétaire général du ministère, M. Khaldi, a refusé toutes les suggestions émanant du CLA. Ce dernier ne manquera pas de rappeler que « l'appel au dialogue lancé par le ministère est le fruit de la mobilisation des travailleurs de l'éducation. La base du CLA nous a mandatés pour ces premiers entretiens préliminaires et demandés de proposer au ministre d'accepter que l'intersyndicale soit associée à la concertation », dira M. Osmane. Concernant les revendications des travailleurs sur les questions des salaires et des statuts particuliers, le ministère a évacué tout débat sur le sujet des salaires, sous prétexte que le gouvernement a tranché sur ce dossier, en renvoyant la question à la tripartite. Quant au point relatif au statut, il est dépendant de la promulgation du statut de la Fonction publique et de son passage à l'APN. « Le ministère est resté par contre ouvert à d'autres doléances, et ce, pour ne pas fermer les portes de contact avec le CLA, mais sans les déterminer », dira le responsable du syndicat. A cet effet, le CLA prend acte qu'au cours de ce round de négociations, rien de concret n'a pu être donné en réponse aux revendications des travailleurs. « En ignorant la plate-forme de revendications élaborée par l'intersyndicale et en ne reconnaissant pas les acteurs de la mobilisation et de la médiation sociale, le ministère a, en fait, claqué la porte à tout dialogue concret. » En somme, cette consultation a débouché, de l'avis du porte-parole du CLA, sur une impasse, car « le ministère nous a écoutés sans nous entendre », a affirmé le représentant du syndicat.