Cinq préalables sur les six posés par le mouvement des archs ont obtenu l'accord du gouvernement. Il s'agit de la levée des poursuites judiciaires, la libération des détenus, la défiscalisation des commerçants et opérateurs économiques de la Kabylie/personname /, la prise en charge du contentieux avec la Sonelgaz/personname / et la réintégration des travailleurs licenciés. Cet accord sera soumis à l'Interwilayas qui se tiendra jeudi à Tizi Ouzou Après trois jours de pourparlers, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia et les onze délégués des archs mandatés par l'interwilayas, sont parvenus à la conclusion d'un protocole d'accords portant règlement de la quasi-totalité des préalables à la mise en ouvre de la plate-forme d'El-Kseur. Les négociations marathoniennes entamées, samedi, au Palais du gouvernement se sont déroulées en deux étapes. La première a duré 17 heures et la seconde, débutée dimanche dans l'après-midi, 22 heures. Une interruption de séance durant la nuit a permis aux délégués du mouvement citoyen de se concerter sur le traitement réservé par le Premier ministre au sixième préalable, de loin le plus important dans le cycle des discussions. Cette exigence relative à la révocation des élus issus des élections locales controversées d'octobre 2002, a sans conteste constitué la pomme de discorde entre Ouyahia et ses hôtes. Ce qui explique le prolongement de la rencontre. En définitive, les deux parties sont arrivées à un compromis, stipulant l'engagement d'Ouyahia à la prise en charge de la fameuse revendication durant l'application de la plate-forme d'El-Kseur. C'est en tout cas ce qui est écrit, noir sur blanc, dans le communiqué que la délégation a distribué aux journalistes, à sa sortie du Palais du gouvernement aux environs de 17 heures. Contraints au devoir de réserve, conformément à la consigne stricte auquelle ils sont astreints, au cours du dernier conclave de Boudjellil dans la wilaya de Béjaïa, les onze négociateurs se sont refusés à toute déclaration à la presse. Ils devront, au préalable, rendre compte des résultats du dialogue à l'interwilayas avant de s'exprimer publiquement. Toutefois, selon les indiscrétions des uns et des autres, les négociations semblent avoir été fructueuses. “Des gages de bonne volonté commencent à apparaître”, soutient un délégué de Béjaïa. Pour preuve, notre interlocuteur note la satisfaction des cinq autres doléances relatives à l'arrêt des poursuites judiciaires, la libération des détenus, la défiscalisation des opérateurs économiques de la Kabylie, durement affectés par les évènements du printemps noir de 2001, la réintégration des travailleurs licenciés et le règlement du contentieux avec la Sonelgaz. Le communiqué de la délégation précise “l'engagement du chef du gouvernement à les prendre en charge de manière effective, avant l'entame des travaux pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur”. Un délai a-t-il été notifié à Ouyahia pour traduire cet engagement en mesures concrètes ? Apparemment non. “Il faut que ce soit fait avant l'application de la plate-forme”, insistent les délégués sans plus de précision sur le calendrier arrêté. Ils se montreront tout aussi discrets sur la nature des modalités convenues de part et d'autre pour le règlement des cinq préalables. Quant au sixième, le chef du gouvernement a manifestement convaincu ses interlocuteurs sur l'inopportunité de son règlement à l'heure actuelle. Bien qu'il se soit montré d'accord sur le principe de cette révocation des élus, eu égard à l'irrégularité de leur investiture, Ouyahia considère que les prochaines échéances électorales résoudront tout naturellement ce problème. L'interwilayas, instance suprême des archs, l'entendra-t-elle de cette oreille ? Sa réponse sera connue au terme du conclave prévu, ce week-end, au village Azib-Ahmed, dans la wilaya de Tizi Ouzou. De la position des différentes coordinations dépendra la suite du dialogue avec les pouvoirs publics. Si la logique du “tout ou rien” continue à l'emporter, le retour à la case départ ne sera pas exclu.