Depuis quelques jours, la montagne a repris une couleur d'un blanc immaculé, redonnant toute sa splendeur au Djurdjura qui gardera son manteau neigeux jusqu'au mois de mai. Si la neige a blanchi les cimes sur les hauteurs de Ain El Hammam, plus bas, les quelques flocons, imbibés de pluie, qui se sont abattus sur la région ont vite fondu. Ce qui n'a pas diminué pour autant les rigueurs du froid qui glace les os. «C'est sa période», avons-nous l'habitude de répondre à ceux qui se plaignent du froid intense que connaît la région plusieurs mois durant. Les habitants, habitués à ce genre de situation n'ont pas attendu que les températures baissent pour prendre leurs dispositions. Les réserves de fuel domestique ou de bois de chauffage ont été reconstituées, dès le milieu de l'été. Ces jours-ci, les habitudes sont bouleversées et les villageois non raccordés au gaz de ville vivent à un autre rythme. Accrochés aux bulletins météorologiques, les autochtones, n'aimant pas être pris au dépourvu, se préparent à faire face à toute éventualité. Le froid vif de ces derniers jours les a avertis de l'arrivée imminente de la poudreuse qui ne leur a pas laissé que de bons souvenirs. Tout le monde croise les doigts en se rappelant que lors de l'hiver de 2005 et surtout celui de l'an dernier, la région est demeurée isolée durant près d'un mois. Si la même quantité de neige venait encore à tomber, les mêmes difficultés inhérentes au manque d'approvisionnement en denrées alimentaires et en gaz butane risquent de se reproduire.