Les nouvelles assemblées élues seront face à l'urgence de réaliser les projets de centres d'enfouissement techniques pour enrayer le spectre de la catastrophe environnementale. Le ramassage des ordures ménagères et autres déchets divers constituera certainement dans les mois à venir un véritable nœud gordien pour les nouveaux élus, notamment aux Assemblées populaires communales (APC) dans beaucoup de localités de la wilaya de Tizi Ouzou. La voie à même de les aider dans cette optique est surtout de mener d'abord des campagnes de sensibilisation auprès de la population sur la nécessité, impérative, de demander la réalisation d'un Centre d'enfouissement technique (CET) intercommunal, ou communal dans le cas où les communes détiendraient des surfaces foncières appropriées. Le problème d'amoncellement des déchets touche particulièrement les communes du nord et nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'exemple d'Azazga, Aghribs, Fréha, Yakouren, etc. où il n'existe pas encore de CET ou de déchèterie intercommunale en mesure de recevoir les divers déchets produits par ces collectivités. L'on se souvient encore du problème posé en la matière à la commune d'Azazga lors de la fermeture, au début du mois de septembre dernier, par des villageois de la décharge provisoire de la forêt de Yakouren. Le centre-ville de ce chef-lieu de daïra de 35.000 habitants a frôlé alors une catastrophe sanitaire, tant les citoyens en avaient souffert des odeurs nauséabondes qui émanaient de gigantesques tas d'ordures ménagères incinérées à proximité des habitations. Des nuisances pour les habitants ont également émané des nuages de fumées provoquées par de grandes poubelles en feu et acquises par la municipalité à raison de 6.000 DA l'unité. Après environ un mois de bras de fer entre les villageois et les autorités locales, le problème sera «solutionné» par l'intervention du wali de Tizi Ouzou qui a ordonné la réouverture provisoire de la décharge de la forêt de Yakouren en attendant la réalisation, toujours hypothétique, d'un CET. Lors de la précédente campagne électorale, le maire d'Aghribs, Rabah Irmèche, a fait remarquer aux villageois venus l'écouter dans un de ses meetings que le volontariat pour le ramassage des déchets ne sera pas efficace sans la réalisation préalable d'un CET ou d'une déchèterie modernes pouvant recevoir les ordures collectées. Récemment, avait-il dit, «nous avions certes ramassé pas moins de 8 bennes de tracteurs de bouteilles vides en plastique ou en verre et autres déchets de toute sorte jetés notamment à travers les abords de la RN 71, mais nous n'avons pas de lieu où les enfouir, ni de moyens pour les trier ou, encore moins, les recycler…», ceci pour dire l'impérative nécessité pour la région de posséder un CET, d'autant que l'administration est disposée pour le financement d'un tel projet. A noter que les services de la commune d'Azazga ont également collecté, remarque-t-on, des tonnes de déchets mis en sacs poubelles, dûment ficelés et posés aux abords de la RN 12, au village Tizi Bouchene (entrée ouest de la ville) et à la sortie-est, sur les accotements de la même voie traversant la forêt de Yakouren, en attendant leur enfouissement. L'incivisme conjugué à l'absence de moyens (grands récipients) à même de recevoir des vides jetables abandonnés sur les voies et places publiques, a fait que la plupart des voies de communication, notamment des carrefours autoroutiers et des stations de transport, sont jonchées hideusement de ces déchets, même si, fréquemment, des journées de volontariat sont organisées par les autorités locales et des associations de la protection de l'environnement pour la collecte de ces ordures.