Sur décision du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, le centre d'orthopédie, tant attendu, a été délocalisé de Tlemcen vers une wilaya de l'Ouest algérien. Cette décision a fait l'effet d'une bombe au sein de la population et des spécialistes du secteur au niveau local. Cette information, sitôt médiatisée, a été longuement commentée à l'Assemblée populaire de wilaya : « Nous ne comprenons pas les motivations de cette délocalisation. Déjà que les pouvoirs publics avaient émis un refus quand il s'était agi de la construction d'un nouveau CHU, voilà qu'ils récidivent en nous privant d'un centre aussi important. On voudrait savoir sur quels critères se basent ces responsables pour inscrire ou désinscrire un projet. » La colère est telle que les mécontents visent directement le ministre du secteur. Une grande tension pèse sur le service de traumatologie du CHU de Tlemcen qui date de l'ère coloniale. Pourtant, tout avait été fait pour que ce projet aboutisse. Durant le deuxième semestre 2004, une réflexion approfondie a été menée par les services de la wilaya et qui a abouti à la conclusion visant la réalisation d'un EHS orthopédie. Au vu des installations obsolètes, le projet était fortement recommandé. « Nous avons appris que dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009, le ministère des finances avait informé le wali de Tlemcen de l'inscription en 2006 d'une opération pour la réalisation d'un tel centre pour un montant global de 1 milliard de dinars. Même le choix du terrain avait été effectué. Le lancement des études et la finalisation des cahiers des charges avait été enclenché. La décision du ministère de la Santé a mis fin à toute cette mobilisation et surtout, au souhait et à l'espoir de toute une wilaya de voir s'ériger un centre d'orthopédie moderne ». Pour Rappel, en 2005, près de 1700 patients ont transité par le centre de traumatologie existant. Et quand on sait qu'il ne dispose que de 60 lits, l'on sait dans quelles conditions sont pris en charge les malades. « On voudrait seulement comprendre parce que devant ce silence des responsables en haut lieu, on ne peut s'empêcher de croire que quelque part, on nous a écartés pour des raisons qui ne répondent à aucune exigence professionnelle... », concluent des associations et des élus. En attendant, la polémique enfle ici à Tlemcen et chacun y va avec des hypothèses et des conjectures...