Longtemps restés sur les bancs de touche, les élus de l'APW, du moins ceux se réclamant de « l'opposition », trouveront, certainement, en l'organisation le 12 avril prochain de la plénière de l'APW d'Alger, l'opportunité à ne pas manquer, pour poser sans détour les problèmes qui minent le bon fonctionnement de l'assemblée, réduite depuis le début de son mandat au rôle d'institution « alibi », comme la qualifie Aït Cherif, élu FFS. Faisant partie du groupe des « 22 » et signataire avec des élus Islah et PT d'une pétition réclamant la tenue d'une session extraordinaire qui devrait être consacrée au volet fonctionnement - une demande à laquelle le président de l'assemblée a semble-t-il opposé un net refus -, Aït Cherif réitère dans ses propos sa demande en faisant valoir les dispositions de la loi 90-09, relative aux assemblées communales et de wilaya et qui stipulent qu'une « session extraordinaire peut être convoquée à la demande d'un tiers des élus ». La plénière de ce mois, dédiée au vote du budget primitif, intervient selon l'élu avec « 4 mois de retard » et dans un contexte particulier marqué par « une volonté délibérée de l'administration (l'exécutif de wilaya) » de confiner l'assemblée dans l'unique « tâche » de voter les BP et les BS (budgets primitif et supplémentaire). Il relèvera, au passage, qu'aucune des commissions que compte l'assemblée n'est actuellement opérationnelle. Ferah Mohand Arezki, élu de la même formation, entonnera le même son de cloche. Selon lui, les seules missions « réussies » par l'APW, durant les 9 sessions et 21 plénières tenues jusque-là, est de « faire voter les budgets » que lui soumettait l'exécutif. « L'assemblée, fait-il remarquer, n'est jamais associée au traitement des grands dossiers du foncier agricole, constructions illicites, de l'habitat... seulement pour les petites opérations. » Il donnera pour exemple « regrettable » de mise à l'écart, la gestion de l'après-séisme où « on n'avait même pas jugé utile de convoquer pour les circonstances l'assemblée de wilaya », déclare-t-il. Autre exemple, ajoute-t-il, le dossier des 128 défalcations du foncier agricole, représentant environ 600 ha qui ont été retirés sur décision de l'APW, pour servir d'assiettes aux programmes de construction de logements sociaux, et qui devraient être traités « au cas par cas ». « Lors de la plénière, on nous fait savoir qu'on devrait voter sur le tas, ce qui par la suite a donné lieu à des dérives », fait-il encore savoir. Par dérives, on nous explique qu'il s'agit, entre autres, d'affectations de terrains défalqués au profit de coopératives qui portent étrangement l'intitulé de programme de logements collectifs et semi-collectifs, d'initiatives privées et encadrée par l'Agerfa ». Cette même Agerfa qui devrait être dissoute conformément au décret exécutif du 03-408 du 5 novembre 2003, modifiant le décret 90-405 fixant les règles de création d'agences de gestion et de régulation foncière urbaine.