L'Union générale des commerçants algériens (UGCA) s'est détournée, pour la journée d'hier, de sa vocation consistant à principalement défendre les intérêts moraux et matériels de ses adhérents. Le fait est remarquable parce qu'elle s'est investie dans une activité mémorielle en rapport à l'histoire nationale : «Mais, vous oubliez que l'UGCA a été partie prenante de la lutte de libération nationale. La grève de 8 jours en 1956, c'est nous tout de même !», rappelle un membre de l'association pour légitimer une «immixtion» qui ne paraît pas évidente de prime abord parce que hors du domaine de ses compétences. Ainsi, hier, en la bibliothèque Malek Benabi, elle a célébré dans la gravité et le recueillement les manifestations dites du 9 décembre 1960 mais qui en fait sont celles des 9, 10 et 11 de ce mois et qu'elles ont eu pour point de départ la ville de Témouchent. A cet égard, Ferhat Abbas, le chef du gouvernement provisoire (GPRA), avait plutôt qualifié ces évènements de manifestations du 9 décembre dans son appel à la solidarité adressé le 17 décembre aux pays arabes, appel publié le 19 du même mois dans El Moudjahid. C'est pour rappeler ces vérités que des conférenciers ont été invités à évoquer par le menu ces évènements. Il est revenu à maître Moulay Meliani Baghdadi de traiter de la situation politico-militaire avant le 9 décembre alors que Mouas Saïd a revisité le déroulement des évènements à Témouchent le 9 décembre. Quant au troisième intervenant, Reguig Miloud, il s'est penché sur les conséquences qu'ont entraînées ces évènements au plan international. Par ailleurs, un documentaire a été projeté. Réalisé par l'UCGA à partir d'extraits d'archives filmées des actualités françaises et de photos, il reconstitue la visite du général de Gaulle en Algérie en 1960, une visite qui avait débuté un 9 décembre à Témouchent.