Plusieurs sièges d'APC ont été fermés hier par des citoyens pour empêcher l'installation des nouvelles assemblées, protestant contre les modalités d'élection. L'installation des APC dans la wilaya de Tizi Ouzou se poursuit dans la confusion pour un bon nombre de localités. A l'origine des blocages, l'article 80 de la loi électorale, portant sur l'élection du nouveau président d'APC. Une loi qui ouvre la voie à toutes sortes de marchandages politiques entre élus, favorisant le blocage et la privation des gagnants. Preuve en est que les communes qui se débattent encore pour élire leur maire sont celles où une seule liste avait obtenu 35% des voix lors des élections locales du 29 novembre. C'est le cas dans 6 communes où nous avons pu constater un état de blocage après le vote des élus. La cérémonie d'installation du P/APC de Mechtras, dans la daïra de Boghni, a tourné court lundi dernier. Le candidat du RCD qui a obtenu 35% des sièges lors des élections n'a récolté que 6 voix sur 15 lors de la cérémonie d'installation, les élus du FLN et du FFS ayant voté contre. Cependant, le deuxième tour n'a pas eu lieu, hier, à cause de la fermeture, par des citoyens, du siège de l'APC. Selon nos informations, le RCD a décliné toute responsabilité quant à d'éventuels débordements qui pourraient survenir après l'installation du P/APC. Même topo dans la commune Tigzirt où le RCD avait obtenu 35% des sièges le 29 novembre dernier. L'alliance FFS-RND-FLN a contrarié, avant-hier, les ambitions du candidat du RCD. Hier encore, l'installation de l'APC a été reportée à cause d'un mouvement de protestation des citoyens qui ont fermé l'APC et le siège de la daïra après un appel lancé par la section locale du RCD. La situation est également très tendue dans la commune de Makouda. Le candidat du RCD, le seul qui a obtenu 35% des sièges, n'a pas été élu à la tête de l'assemblée. Ce qui a poussé la population à sortir dans la rue pour bloquer les voies de circulation et la fermer les sièges de l'APC et de la daïra. A Aït Bouadou, au sud de la wilaya, le RCD qui a obtenu, là aussi, 35% des sièges a été «empêché» lundi d'accéder à la tête de l'APC par l'alliance FFS-RND-FLN. A Maâtkas, l'installation de la nouvelle assemblée qui devait avoir lieu hier a été reportée, puisque la liste du MPA n'a pas pu obtenir la majorité des voix des élus. Par ailleurs, la situation reste toujours bloquée dans la commune de Souama (Mekla). Les élus du RCD et du FLN ont contesté la procédure d'installation du maire par le chef de daïra, demandant son annulation avant de procéder une nouvelle fois à l'élection du P/APC. Les contestataires accusent le chef de daïra de non-respect des dispositions de la loi puisque, déclarent-ils, «sur les 13 sièges que compte la commune de Souama, le chef de daïra a procédé à l'installation du P/APC sans tenir compte de la réglementation en vigueur qui a prévu, initialement, une majorité de 7 sièges pour 13, au lieu de 8 sièges comme majorité absolue exigée par le texte de loi». Jusqu'à hier, 58 APC ont été installées, sur les 67 que compte la wilaya de Tizi Ouzou, a-t-on appris auprès de l'administration locale.