L'amélioration des relations algéro-françaises passe par la reconnaissance des crimes coloniaux. A cinq jours de la visite officielle en Algérie du président français, François Hollande, des responsables de quatorze formations politiques montent au créneau pour l'interpeller sur la question de la mémoire. Dans une déclaration commune rendue publique hier, les partis en question ont élaboré un chapelet de revendications adressées aux autorités des deux pays. Les partis signataires, dont le MSP, le FNA, Ennahda, El Islah, le RPR, le PFJ et le MNL…insistent sur la reconnaissance des crimes commis durant la période coloniale et la présentation des excuses officielles par l'Etat français aux Algériens. «Tout contrat ou accord conclu lors de la visite n'engagerait que ses signataires. Il ne sera pas reconnu par le peuple algérien», estiment-ils. Les signataires de cette déclaration souhaitent que le président français mette fin à «la politique de la fuite en avant concernant la question de la mémoire». «Nous refusons que des harkis et des pieds-noirs fassent partie de votre délégation et nous vous invitons à cesser définitivement de revendiquer leur indemnisation par l'Algérie», ajoutent-ils, accusant la France de vouloir créer une zone de conflit tout le long des frontières sud de l'Algérie, en appuyant l'option de l'intervention militaire au Mali. S'adressant aux autorités algériennes, les 14 partis leur demandent de prendre leurs responsabilités morale et politique et exiger la reconnaissance des crimes coloniaux. Ils mettent en garde, en outre, les autorités contre «l'accueil éventuel des harkis et des pieds-noirs, et l'acceptation de la demande de leur indemnisation». Les mêmes partis exigent aussi la levée de «l'embargo» sur la proposition de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie. Les signataires de ce communiqué interpellent aussi le gouvernement sur les privilèges économiques accordés aux entreprises françaises en Algérie. «Il faut appliquer les règles relatives à l'investissement pour tout le monde», insistent-ils, en demandant aussi au gouvernement algérien d'interpeller «le président français sur la situation de la communauté algérienne établie dans son pays».