Le parc zoologique, d'attractions et des loisirs a connu une grande affluence durant le week-end dernier. L'unité d'attractions de la Concorde, le cirque des animaux et le Village africain ont été pris d'assaut par les familles surtout durant les après-midi. Les droits d'entrée sont toujours les mêmes : 50 DA pour les adultes, 35 DA pour les enfants de moins de 11 ans. L'accès est cependant gratuit aux enfants de moins de 5 ans. A l'occasion des vacances scolaires, le parc est ouvert chaque jour de 10h à 17h. A l'entrée du Village africain, les gardiens font souvent face aux jeunes qui rusent afin de visiter les lieux à moindre frais. Ils font semblant de se tromper ou de méconnaître le prix du ticket pourtant affiché au-dessus du guichet. Des échanges de propos s'ensuivent. La même situation est de mise du côté de l'accès de Saïd Hamdine (Bir Mourad Raïs) où des dizaines de voitures sont stationnées jusque dans les espaces verts. Ici, les visiteurs tentent de pénétrer par la porte réservée aux sortants avant que l'agent de sécurité ne les repousse. C'est que le prix du ticket est cher. « J'ai déboursé près de 700 DA pour l'entrée, le transport et les boissons pour une famille de cinq personnes », indique un père dont les enfants n'ont pas profité des manèges. Selon lui, visiter le parc et s'adonner aux différents jeux revient encore plus cher. Ces animaux qui sommeillent Les prix pratiqués par les commerçants du parc sont le double de ce qui se pratique ailleurs. A titre d'exemple, une bouteille d'eau minérale cédée à 25 DA en ville revient à 50 DA au parc. Le parc ne sera donc accessible à tous, ironise ce père de famille, que pour y flâner ! Le vendredi est aussi une journée « fériée » pour les animaux du parc. Tandis que les éléphants du Village africain, d'une saleté repoussante, quémandent la « charité » des visiteurs, les bêtes logées dans le cirque ne font que dormir, du moins durant toute l'après-midi. Les familles sont très nombreuses à s'y rendre. La déception est cependant grande surtout chez les enfants. Pas d'animation au cirque. Ce n'est pas tout, puisque cette unité du parc de 40 ha de superficie semble être à l'abandon. Dès l'entrée, les visiteurs sont accueillis par les odeurs nauséabondes qui se dégagent des toilettes. Si l'accès est gratuit, leur entretien laisse à désirer. Face à ces toilettes, se trouve le plan du site qui date probablement de l'ouverture du parc en 1982. Cette longue période l'a rendu illisible. La planche qui le supporte est complètement abîmée. Pour une visite dans le parc, et en l'absence de guides, il suffit de « suivre » les odeurs. Les deux premières cages dégagent une senteur difficile à supporter. En dépit de ce fait, les familles n'ont pas manqué de s'y approcher. Le hibou, qui ne voit pas durant la journée, a été logé dans un baril usagé placé au milieu des cailloux et des bûches reliées avec du fil de fer. Un petit bidon contient une eau verdâtre. La case des fennecs est encore plus sale au point où les visiteurs préféraient observer de loin. Quatre petits animaux dormaient sur un matelas de foin entouré de deux morceaux de madrier. Une eau verdâtre leur est servie dans un petit bidon. Deux lynx et deux chacals faisaient la sieste d'autant plus qu'il faisait très chaud. Le va-et-vient des visiteurs ne semble pas les déranger. Dans une autre cage, des chèvres partagent leur carré avec un dromadaire. De tout cela, l'animal qui a attiré le plus l'attention reste l'alligator, de l'ordre des crocodiles. Des enfants lui jettent des cailloux et des bouchons de bouteille dans l'espoir de le voir se mouvoir dans une eau qui commence à changer de couleur. « Lacoste », au grand désespoir des visiteurs, ne bouge pas. Par ailleurs, plusieurs autres cages situées à l'extrémité du cirque sont inoccupées. Les hauteurs du site sont ornées de sachets en plastique. Au milieu sont implantés des petits manèges pour enfants dont l'accès est gratuit. Leur pratique est dangereuse, vu la consistance des échelles. Les parents n'ont alors le choix que de surveiller de très près leurs enfants ou leur interdire carrément de jouer. En l'absence de bacs et de paniers à ordures, les visiteurs des différentes structures du parc abandonnent leurs déchets un peu partout. En l'espace d'une demi-journée, les lieux sont devenus un dépotoir. Les bouteilles vides d'eau minérale et les sachets sont jetés dans tous les coins. Dans le Village africain, les bacs à ordures ont été placés en quantité insuffisante, ce qui oblige les visiteurs à se débarrasser de leurs déchets de façon peu convenante. Devant tout ce décor, pas du tout reluisant, les responsables de cette structure n'ont pas, pour autant, omis de placer un panneau interdisant la... cigarette. Par endroits, la forêt est encore la plus atteinte par la prolifération des déchets. Les structures hôtelières implantées au sein du parc abandonnent leurs déchets dans les ravins au point de constituer de véritables décharges sauvages.
