Les responsables du mouvement de redressement et de l'authenticité ont dressé, hier à Draria, sur les hauteurs d'Alger, un tableau très sombre de ce qu'il est advenu du FLN depuis qu'il est géré par Abdelaziz Belkhadem et son équipe. Le coordinateur général du mouvement, Abdelkrim Abada qui a animé une conférence de presse a affirmé que la meilleure illustration ce sont les résultats du parti aux dernières élections locales. «Abdelaziz Belkhadem doit démissionner, lui qui avait promis 1000 communes alors qu'il n'a pas pu en avoir 500 et beaucoup moins lorsqu'on s'arrête aux majorités absolues qui sont loin d'atteindre les 200.» Les résultats du FLN ont été qualifiés de «catastrophiques» par Abdelkrim Abada, qui reproche au secrétaire général du parti d'avoir exclu les véritables militants et privilégié des parvenus et des affairistes. Selon lui, «tous les membres du bureau politique ont favorisé la candidature de leurs proches, qui ses enfants, qui son gendre, qui sa femme et des proches de la famille». L'exemple le plus frappant, dit-il, est celui de Constantine où «un membre du bureau politique a placé comme tête de liste APW un entrepreneur, son associé, puis des employés de la même entreprise». A Tipasa, ajoute-t-il, ce sont les voyous ameutés pour agresser les membres du comité central qui se sont retrouvés sur les listes de candidatures du FLN. Ce qui explique, selon Abdelkrim Abada, la déconvenue du parti dans tous les grands centres urbains : Alger, Oran, Tlemcen, Tipasa, Sétif, M'sila pour ne citer que ceux-là, car le parti a perdu même dans ses fiefs traditionnels. «Cela ne peut être autrement», explique le conférencier, qui dénonce «la politique de destruction menée par Abdelaziz Belkhadem et ses enfants Zakaria et Abderrahman». «Le secrétaire général du FLN a été même accompagné par ses enfants pour faire campagne en faveur d'un ami de la famille pour les élections au Sénat». «C'est lui et sa progéniture qui interviennent dans la confection des listes de candidatures au FLN et décident des choix n'obéissant à aucun critère sinon à la ‘chkara', l'argent, puisque la plupart des candidats du FLN sont des entrepreneurs», affirme M. Abada. Le mouvement de redressement appelle les militants du parti à une grande mobilisation pour «sauver les meubles» en mettant en place des comités dans chaque commune et dénonce la gestion catastrophique de Abdelaziz Belkhadem qui «a visiblement pour mission de détruire le parti». Selon son coordinateur général, le mouvement de redressement a programmé plusieurs actions contre le secrétaire général du FLN : une rencontre nationale le 5 janvier prochain, une lettre qui sera adressée au président du parti qui n'est autre que le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. «Puisque M. Belkhadem a dit qu'il n'y a que le Président qui puisse le faire partir, alors nous adressons une lettre au président du FLN pour intervenir», a indiqué Abdelkrim Abada, ajoutant que dans le cas où rien n'est fait, «on finira, un jour ou l'autre, par destituer Abdelaziz Belkhadem». Par ailleurs, les redresseurs comptent demander également la tenue d'une session ordinaire du comité central. Et si le secrétaire général refuse de le faire, les membres du comité central réuniront les conditions pour tenir une session extraordinaire sans lui.