Les redresseurs n'entendent pas se contenter de la démission ou de la destitution de Belkhadem, ils veulent aussi qu'il rende des comptes sur sa gestion catastrophique du parti. Les redresseurs du FLN appellent le président de la République, Bouteflika, président du parti, à intervenir pour faire cesser le travail de sape qu'a entrepris Belkhadem depuis qu'il est à la tête du parti. Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement de redressement, a révélé, hier, dans une conférence de presse à Alger, que le mouvement a adressé une lettre à Bouteflika dans laquelle il lui est demandé d'user de ses prérogatives en tant que président du parti pour que Belkhadem arrête la destruction du parti. Les animateurs du mouvement accusent ouvertement le secrétaire général d'œuvrer pour la liquidation du FLN. Abada dira carrément qu'il est chargé de cette mission. “Sa mission n'est pas de mettre le FLN au musée, mais de le liquider", a-t-il affirmé. Le mouvement a fait appel au président de la République, a-t-il expliqué, parce que c'est “Belkhadem qui a déclaré qu'il quitterait la tête du parti si le Président le lui demandait sur un simple coup de téléphone. Nous lui demandons alors de l'appeler". Les redresseurs n'entendent pas se contenter de la démission ou de la destitution de Belkhadem, ils veulent aussi qu'il rende des comptes sur sa gestion catastrophique du parti. Ils comptent à ce propos initier une pétition avec mention de tous les dépassements commis par Belkhadem pour signature de tous les militants. Un autre programme d'activités sera tracé après la rencontre nationale qu'ils ont prévue d'organiser le 5 janvier prochain. M. Abada a, par ailleurs, déploré les résultats catastrophiques enregistrés par le parti aux dernières locales qu'il a d'ailleurs qualifiées de “gifle" et qui reflètent une nette régression du FLN. “Il n'a même pas atteint le seuil qu'il s'était fixé", rappelle M. Abada. M. Belkhadem a déclaré qu'il gagnerait 1 000 APC. Le FLN a réussi à avoir la majorité dans moins de 500 APC. Même recul enregistré lors des législatives. Pour les redresseurs, cette “calamité" n'a pour origine que Belkhadem qui a dénaturé le parti, l'a vidé de ses compétences, l'a pollué avec l'argent en l'ouvrant aux entrepreneurs et hommes d'affaires. Et de “le privatiser". Les entrepreneurs ont des liens avec ses enfants, a-t-il révélé. Le recours au Président est devenu nécessaire, selon M. Abada, après que le mouvement eut puisé tous les moyens pacifiques pour le destituer. Et dans le cas où le Président ne répondrait pas favorablement à la lettre ? Les redresseurs iront devant la justice, selon Abada. Mais, a-t-il précisé, la destitution ou la démission de Belkhadem n'est pas un but en soi. Il s'agit surtout de redresser le parti, de le remettre sur sa véritable voie. Sa véritable ligne. “Le nettoyer", dit-il. Avant d'en arriver là, les redresseurs appellent Belkhadem à accepter le verdict des urnes lors de la prochaine session du comité central qui aura lieu en janvier. Auquel cas, ils seront amenés à organiser une session extraordinaire pour le destituer. Ils affirment posséder la majorité du comité central même s'ils reconnaissent que certains membres préfèrent ne pas afficher ouvertement leur opposition à Belkhadem. Le compte à rebours semble avoir commencé. D B