La sinistre organisation de Abdelmalek Droukdel ne cesse d'enregistrer des pertes dans les maquis de la wilaya de Boumerdès. Avant-hier, sept de ses éléments ont été abattus au cours d'une opération de ratissage enclenchée par les forces de l'ANP sur les hauteurs de Keddara, localité située à la limite frontalière avec la wilaya de Bouira, a-t-on appris de source locale. Ce coup de filet, qui a eu lieu près du village de Boulazazen, s'est soldé également par la récupération de plusieurs armes automatiques. Les dépouilles des terroristes éliminés ont été acheminées vers l'hôpital de Thenia pour identification, précise la même source. Cette opération est la plus importante après celle menée, fin août dernier, sur les hauteurs de la commune de Beni Amrane, qui avait permis la neutralisation de dix terroristes sévissant sous la bannière de katibet El Arkam. Nos sources soulignent que cette opération avait été préparée depuis plusieurs jours suite aux informations faisant état de mouvements incessants d'un important groupe armé à la périphérie. Un groupe, affilié à katibet El Farouk, aurait été à l'origine des attentats perpétrés ces derniers mois dans les localités du nord de Bouira et du sud de Boumerdès. Les terroristes abattus étaient encerclés depuis la matinée de lundi dans un petit maquis jouxtant les villages de Boulazazen et Amestas, au nord de Keddara. Ils ont été mis hors d'état de nuire en fin de la même journée, après le bouclage de cette zone qui servait à l'époque comme lieu de repli pour les quelques éléments de katibet El Fath, dirigée par un certain Omar Ben Titraoui, éliminé en janvier 2009 au centre-ville de Boumerdès. Depuis, l'activité terroriste a sensiblement diminué. Mais la donne a changé à partir de mai dernier, après l'attaque ayant coûté la vie à un lieutenant-colonel et à un commandant de l'Armée nationale populaire (ANP). Les victimes avaient, pour rappel, reçu des tirs de mortier artisanal au moment où elles s'apprêtaient à rejoindre leur campement, sis à Ben Hachlaf, à bord d'un véhicule banalisé. Selon des sources concordantes, c'est cette embuscade qui a incité les stratèges militaires à revoir leurs calculs et à se redéployer sur le terrain afin d'anéantir définitivement les résidus du GSPC qui continuent de semer la mort dans les environs. L'opération d'avant-hier a vu la mobilisation d'importants moyens. Les militaires ont bouclé toute la zone, ne laissant aux sbires de Droukdel aucune chance de se sauver. Selon nos informations, quatre d'entre eux ont été abattus dans la soirée de lundi alors que leurs acolytes ont subi le même sort le lendemain matin. Ce nouveau coup de boutoir asséné à l'ex-GSPC porte à une soixantaine le nombre de terroristes abattus dans la région en 2012. Une vingtaine d'entre eux ont été anéantis sur les hauteurs d'Ammal et une quinzaine dans le triangle Cap Djinet-Legata-Bordj Menaïel. Aujourd'hui, d'aucuns soutiennent que l'organisation de Droukdel a été sérieusement affaiblie, notamment après la neutralisation de ses vétérans et la pression exercée par l'ANP sur les maquis. Mais la vigilance doit être toujours de mise, surtout lorsqu'on sait que les hordes sanguinaires pourraient resurgir au moindre relâchement des services de sécurité pour commettre des attentats ciblés à même d'instaurer la terreur parmi les populations. C'est ainsi qu'ils s'attaquent aux citoyens sans défense, comme ce fut le cas dans les communes de Bordj Menaïel, Ouled Aïssa et Issers, où ils ont assassiné un agriculteur, un chauffeur d'ambulance et un agent de sécurité d'une entreprise publique. Les auteurs de ces exactions s'en prennent aussi aux repentis afin de dissuader ceux qui sont au maquis d'abandonner les armes pour bénéficier de la loi portant réconciliation nationale.