Le problème est grandement ressenti, et la Commission fédérale américaine des sciences (National Commission on Librairies and Information Science, NCLIS) tire la sonnette d'alarme au sujet de ce qu'elle appelle la problématique de la relève en génie. En effet, la NCLIS admet qu'il y a une baisse importante en matière de visas accordés aux doués étrangers, lesquels viennent souvent enrichir le monde des mathématiques et des sciences techniques des Etats-Unis, autrement dit le parc intellectuel américain. Après avoir bénéficié d'une manne scientifique internationale de premier choix, Washington se trouve, depuis les événements du 11 septembre, frappé par une diminution sensible en ressources universitaires étrangères. La proportion des nationaux munis de doctorats arrivant en Amérique, et qui avait connu une progression appréciable entre 1990 et 2000, soit de 24 à 38% aurait subitement fléchi. Le cas illustrant porte sur l'année 2002, puis 2003, où le nombre des titulaires de doctorat, venus des autres pays, grâce à un visa temporaire, a baissé de 55%. Le chiffre de 166 000 arrivants, constaté en l'an 2000, a malheureusement marqué une décroissance pour se positionner à 74 000 en l'an 2002. La cause réside, bien sûr, dans les mesures draconiennes instaurées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ce qui a rendu l'obtention d'un visa américain un exercice rarement concluant. Ainsi, la nouvelle situation a contraint les analystes à chercher d'autres procédés afin de combler ce vide qui s'annonce. Pour ce faire, on essaye de stimuler l'intérêt de la jeunesse américaine pour le génie et la science, une opération tant coûteuse que délicate. Selon le NCLIS, les résultats restent aléatoires et provoquent d'ores et déjà des déceptions et des découragements. Au sommet des exemples, les jeunes issus de la communauté hispanophone américaine s'y intéressent très peu. On estime que sur 100 finalistes universitaires, dont l'âge varie entre 18 et 24 ans, seuls 2,4 obtiennent une licence dans ces disciplines. Les Américains originaires d'Asie (Indiens en tête) et des îles du Pacifique pilotent les résultats avec presque 15%, ce qui reste encore insuffisant. La tradition mensongère Mais dans cette problématique, il faut bien s'étaler sur le cas des jeunes issus de la communauté arabe les Orientaux précisément lesquels marquent proportionnellement, c'est-a-dire au vu de la taille de la frange arabo-américaine, les plus mauvais résultats dans les disciplines scientifiques. Il est ainsi nécessaire de souligner que pour parler des potentialités scientifiques arabes aux Etats-Unis, on avait jusque-là emprunté une tradition mensongère avec une façon de lire les bilans, tout à fait à l'égyptienne. L'exemple le plus dramatique est encore le domaine des finances et de l'économie. Sur 1000 analystes économistes (de type consultant) issus de la communauté juive, la communauté arabe américaine ne dispose que d'une dizaine ayant le standard requis. Reste maintenant les régions-sources que les Etats-Unis avaient ciblées pour s'approvisionner en génies, tout en laissant des places dans la loterie nationale afin de s'occuper des immigrants universitaires arabes dont la majorité ne pourrait franchir la cap de la main-d'œuvre qualifiée : deuxième classe. Ici, un organisme dit Trends in International Mathematics and Science Study évacue le monde arabe de toute évaluation positive et ne le considère pas comme bassin scientifique capable de pourvoir quantitativement le parc intellectuel américain. Une enquête internationale sur les performances des élèves de la huitième, âge charnière de la scolarité, a pu donner par ordre de mérite : Singapour, Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Japon, Belgique et Pays-Bas, comme les 7 meilleurs pays au monde. Les classifications qui suivirent montrèrent que le système scolaire arabe est jeté carrément au-delà de la route de la civilisation. Ce système est incontestablement non évaluable selon les paramètres modernes de l'éducation. Dans ce magma lugubre, se trouve la marmelade algérienne, laquelle arbore plus de dégoût que d'enchantement. Il y a juste 3 ou 4 années, on a présenté aux candidats au baccalauréat, filière génie-civil, un exercice portant sur une poutre de 40 m. Incroyable ! Avez-vous vu une poutre de 40 m ?... Mais le plus incroyable est de voir le ministre incriminé demeurer en place. L'Algérie tombe ainsi de Charybde en Scylla et la réintronisation du chef Rndiste comme Premier ministre, connu pour son déficit en matière d'expertise économique et financière, était encore l'occasion de joindre l'utile à l'agréable.