Le mouvement de redressement se dit déterminé à déjouer toutes les manœuvres de Abdelaziz Belkhadem et son bureau politique. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, s'accroche à son poste et il ne se retirera pas de son propre chef. C'est ce que pensent, en tout cas, les membres du mouvement de redressement et de l'authenticité de l'ex-parti unique. «Il (Belkhadem) n'est pas de la même trempe qu'Ouyahia, Saïd Sadi ou Aït Ahmed pour partir sans être contraint à le faire. Il n'a pas les valeurs de ces hommes politiques», affirme le coordinateur de ce mouvement, Abdelkrim Abada, en réaction à la question de savoir si l'actuel secrétaire général du FLN pourrait emboîter le pas à Ahmed Ouyahia qui s'est retiré, jeudi dernier, de son poste de secrétaire général du RND. Intervenant lors d'un point de presse animé à l'issue d'une rencontre du mouvement organisée hier à Alger, Abada affirme que le secrétaire général du FLN a les yeux rivés sur 2014. «Il est en train de préparer un congrès extraordinaire pour avoir un nouveau comité central (CC) et une nouvelle direction qui lui seront acquis à 100%. C'est la manière pour lui de s'assurer le soutien du FLN lors de ce rendez-vous crucial qu'est la présidentielle de 2014. Mais nous l'empêcherons de le faire», martèle-t-il. Selon lui, Belkhadem n'atteindra pas son objectif car «il a déjà signé son acte de décès politique». «Le FLN ne lui appartient pas. Belkhadem est fini politiquement le jour où il s'est opposé aux membres du comité central. Il n'est que le secrétaire général d'un petit groupe», soutient-il. Une condamnation virtuelle de Belkhadem Le mouvement de redressement se dit, dans ce sens, déterminé à déjouer toutes les manœuvres de Abdelaziz Belkhadem et son bureau politique. «Il a toujours trompé les militants par son supposé rapprochement avec le président de la République. Aujourd'hui, le masque est tombé. Le président du parti est au courant de ce qui se passe au sein du FLN et nous sollicitons son intervention pour révoquer ce secrétaire général», soutient-il. Les membres du mouvement tiennent Belkhadem et «sa garde rapprochée» pour responsables du fléchissement et de la division que connaît le parti depuis 2005. «Belkhadem a divisé le parti, il a instauré la violence comme mode de gestion et encouragé l'accès de l'argent sale au FLN au détriment des militants sincères qui ont été exclus», dénoncent les redresseurs dans un communiqué. Pour punir le responsable de cette «déchéance», les membres du mouvement de redressement ont «simulé un procès virtuel» durant lequel ont été énumérés les chefs d'inculpation retenus contre Belkhadem et sa direction. Ils ont installé, à cet effet, un tribunal virtuel composé de 6 personnes qui a statué, dans la même journée, sur «le cas Belkhadem et son BP». Après avoir écouté des témoins à charge venus de plusieurs wilayas du pays, le tribunal en question a prononcé l'exclusion définitive de Belkhadem des rangs du FLN et le gel de l'adhésion des membres du BP. «Nous demandons à tous les militants au niveau de toutes les structures d'organiser des tribunaux similaires pour démasquer la direction actuelle», lance encore Abdelkrim Abada. A la question de savoir si le mouvement de redressement a les moyens de mettre en œuvre les décisions de ce tribunal, l'orateur affirme que «c'est une action de protestation qui s'ajoutera à celle que nous avons menée dans le passé».Abada revient par la même occasion sur «les initiatives menées par des ministres qui tentent de convaincre Belkhadem de quitter la direction du parti» et «la désignation d'un successeur». Cette initiative est rejetée, selon lui, par le mouvement. «Nous n'avons pas lutté contre Belkhadem pour placer un autre à la tête du FLN. Le nouveau secrétaire général sera désigné par le comité central», lance-t-il.