Environ 900 000 nouveaux comptes bancaires seront ouverts durant l'année 2013, a révélé, hier à Alger, Abderrezak Trabelsi, délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF). Ce chiffre a été établi sur la base des prévisions arrêtées par les banques algériennes dans le cadre de la mise en œuvre de la circulaire du Premier ministre destinée à faciliter l'ouverture de comptes bancaires et l'allégement des démarches administratives. L'Algérie comptait à fin 2012 environ 11 millions de comptes bancaires, selon le responsable de l'ABEF, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse animée au siège du journal Liberté. M. Trabelsi a admis une «réduction du rythme» de la bancarisation en Algérie avec un point bancaire pour 25 000 habitants, le plus faible au Maghreb. Le réseau bancaire national est doté de 1700 agences en 2012. M. Trabelsi a plaidé pour un élargissement de la bancarisation à travers le développement des systèmes de paiement et de produits financiers. Les nouvelles mesures annoncées par le Premier ministre, en vigueur depuis le 2 janvier, consacrent, d'après le délégué de l'ABEF, une «inversion totale de la manière de penser des clients». Pour les particuliers, une pièce d'identité en cours de validité et un document officiel établissant la preuve de l'adresse suffisent désormais pour l'ouverture d'un compte bancaire. Même les personnes ne disposant pas d'un revenu régulier et permanent peuvent ouvrir un compte. C'est le cas de 50 000 agriculteurs sans statut administratif qui pourront avoir leurs comptes au niveau de la BADR, selon M. Trabelsi. Le conférencier a fait savoir que l'interconnexion des bases de données de différentes institutions (Douanes, CNCR, Sécurité sociale, etc.) est en «chantier». Interrogé sur les surliquidités qui sommeillent dans les banques, M. Trabelsi a rejeté les reproches de frilosité à financer le secteur privé. «Les liquidités sont vos dépôts. Nous ne les utiliserons pas de manière risquée au-delà des ratios admis», a-t-il affirmé, tout en rappelant que le taux de croissance des crédits à l'économie s'établissait à 13% durant ces trois dernières années, dont la part du lion revient au secteur privé. «La structure du tissu économique limite objectivement de transformer cette liquidité en investissement», a-t-il expliqué. Avec les nouvelles dispositions, les délais d'octroi de crédits seront réduits à 45 jours. Un objectif qui passe, selon l'orateur, par la standardisation des règles de fonctionnement, la réduction des délais de transmission des dossiers aux différents intervenants et leur dématérialisation. Sur la problématique des billets usagés toujours en circulation, l'orateur a estimé que les excédents qui rentrent à la Banque d'Algérie sont détruits et remplacés. Par contre, «ce qui pose problème, ce sont ceux qui ne rentrent pas», a-t-il indiqué dans une allusion à la masse monétaire qui circule dans le marché informel. Par ailleurs, ce responsable a plaidé pour la dépénalisation de l'acte de gestion afin de lever «la psychose» qui paralyse les gestionnaires publics. Un comité de travail, composé du ministre de la Justice, de la Banque d'Algérie et de l'ABEF, travaille actuellement dans le sens de baliser le terrain pour une meilleure protection légale des gestionnaires. L'ABEF, selon son délégué général, a proposé, entre autres, de «clarifier le statut pénal du banquier et établir les règles du jeu en matière du préjudice causé».