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«Le développement du crédit est lié à la dépénalisation de l'acte de gestion» Abderrezak Trabelsi, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers :
Invité du forum du quotidien Liberté, Abderrezak Trabelsi, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), s'est exprimé hier sur la question lancinante du financement des investissements des entreprises. «Les banques sont souvent accusées de ne pas utiliser la manne financière pour octroyer des crédits. Ce sont les dépôts des contribuables qui sont utilisés. Je ne suis pas sûr qu'ils apprécieraient qu'on les utilise de manière risquée», a-t-il expliqué à ce propos. M. Trabelsi a indiqué que la réduction des délais de traitement des dossiers de crédits était une priorité du secteur. Aussi, il a fait savoir que les banques se sont désormais fixé un délai de 45 jours pour donner une réponse. Il a ajouté que des instruments avaient été intégrés afin de consolider le financement des entreprises. Il s'agit de consacrer l'avantage fiscal du leasing, instaurer le capital investissement qui est un financement en fonds propre en rentrant dans le capital de l'entreprise. «Les PME et TPE ont souvent du mal à recevoir des crédits d'investissement car la structure de leur capital ne correspond pas au niveau que requiert le crédit . Cet instrument leur permettra de l'obtenir», a-t-il déclaré ajoutant que la circulaire Sellal apporte des modifications au mode opératoire du crédit d'investissement. Il a estimé que l'un des freins constatés au développement du crédit était lié à la dépénalisation de l'acte de gestion. La circulaire Sellal aborde ce sujet, mais pour M.Trabelsi, il faut préciser les instructions car les activités des banquiers comportent des risques qu'il faut prendre en considération. C'est pour cela que l'Abef propose de codifier l'article de loi qui parle de «négligence manifeste» car les poursuites dont ont fait l'objet des banquiers a créé un climat de psychose». Revenant sur les critiques dont font souvent objet les banques, notamment celles ayant trait au niveau faible d'octroi de crédits, alors qu'il existe des surliquidités, M. Trabelsi a indiqué que «nous vivons une situation où les banques sont en surliquidités, mais que leurs problèmes sont de rentabiliser leurs activités». Il a affirmé que cette manne financière mettait aussi en lumière la problématique des opportunités d'investissement. «Depuis trois an, la croissance des crédits se situent autour des 13%. Il faut savoir qu'il y a moins de cinq pays au monde qui ont un tel niveau. Dans cette croissance de crédit, c'est le secteur privé qui est financé à 73% par les banques et qui prend la plus grande part depuis 2005. Notre problème est qu'aujourd'hui nous nous sommes engagés vers le développement d'une économie productive avec un secteur privé très fort. Aujourd'hui, ce n'est toujours pas atteint. Le tissu économique privé est constitué à 95% par des TPE de moins de 9 salariés. Face à un tissu pareil, il y a un décalage entre l'augmentation des liquidités et les opportunités d'investissement. C'est notre tissu économique qui freine cette capacité d'investissement. Les TPE via leurs études d'évaluation effectuées par des comptables ne sont pas en mesure d'examiner leur propre investissement, car ce n'est pas la mission d'un comptable», a-t-il argumenté. Il juge que le secteur bancaire manque d'expertise dans la gestion et l'évaluation du risque d'investissement. Pour pallier cette défaillance, il souhaite développer la formation des analystes financiers en collaboration avec des partenariats étrangers. La création cette année d'une banque d'investissement, qui aura la charge d'évaluer le marché, permettra de développer l'investissement, soutient-il. Instruction de la Banque d'Algérie Au sujet de la circulaire de la Banque d'Algérie sur l'allègement et la facilitation dans les procédés bancaires, il a précise que l'ensemble des dispositions énoncées dans ce texte était déjà en application sur l'ensemble du réseau bancaire et qu'à la fin décembre, l'Abef enregistrait 11 millions de comptes au niveau de l'ensemble des banques. «Je pense que de 2010 à 2012, il y a eu un affaiblissement en termes de réalisation d'agences bancaires. Actuellement, nous sommes à 1500 agences et l'on attend les nouveaux chiffres de la Banque d'Algérie. Aujourd'hui, le ratio du nombre d'agences par habitant est évalué à 1 agence pour 25 000 habitants. La tendance tend à réduire ce ratio. D'ailleurs, la semaine dernière, le gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé des mesures pour accélérer l'autorisation de nouvelles constructions d'agences», a-t-il indiqué.