Le régime de Rabat vient de subir un sérieux revers au Parlement européen. En effet, ce dernier a rejeté par 127 voix contre seulement 53 pour et 2 abstentions une « procédure d'urgence » pour la soumission d'un accord de pêche conclu en juillet dernier entre le Maroc et la CEE, accord incluant les eaux territoriales du Sahara-Occidental. Les europarlementaires déclarent expressément qu'il soit précisé que cet accord n'inclut pas les eaux sahraouies. Certes, le Parlement européen a toujours soutenu le combat mené par le Front Polisario. Il s'est même constitué en son sein une association de soutien à sa cause. Mais c'est la première fois qu'il fait preuve d'une telle vigilance au point de voter le rejet d'un texte contraire aux intérêts du peuple sahraoui et qui plus est, est une violation flagrante grave du droit international. Ceux qui ont conclu cette « procédure d'urgence » ont fait preuve d'une extrême légèreté, se faisant les complices d'un pouvoir colonial et médiéval. Ils ont fait semblant d'ignorer que le Conseil de sécurité est saisi du dossier et qu'il se prononce régulièrement et unanimement pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara-Occidental. Une manœuvre qui a lamentablement échoué. Il faut espérer que le royaume chérifien fasse preuve de lucidité au moins. Les autorités marocaines se sont livrées à une grande agitation ces derniers temps. Elles prétendaient imposer à la communauté internationale un plan d'autonomie du territoire sahraoui. Il est vrai que ce genre de plan est mis régulièrement sur le tapis chaque fois que ses problèmes internes prennent de l'ampleur. L'objectif est de détourner le peuple de ses préoccupations quotidiennes et lui faire oublier sa misère. Pour le calmer, on l'oriente toujours vers un imaginaire ennemi extérieur. D'ailleurs, ce type de plan n'a jamais quitté la frontière marocaine, comme il n'a jamais été soumis à une quelconque instance internationale ou régionale. Cela signifie clairement que ses promoteurs admettent qu'il n'a aucune chance d'être examiné et qu'il n'a aucun caractère sérieux. Avec le rejet adopté par les europarlementaires, il devient évident que le Maroc a reçu une nouvelle gifle et qu'il est acculé dans ses derniers retranchements. Par contre, la cause du peuple sahraoui est en train de gagner du terrain. N'était la France qui a soutenu contre vents et marées les folles revendications marocaines, la RASD aurait acquis aujourd'hui la plénitude de ses droits.