Dans la zone des dépôts de Tizi Ouzou, existent des centaines d'habitations, des dizaines de dépôts commerciaux, plusieurs fabriques, mais aussi un gazoduc de 300 mm de diamètre et d'une longueur de 1,3 km. Cette zone d'activités ne dispose ni d'électricité, ni d'eau, ni de gaz. Au lieu de résoudre ce problème, l'usage fait du gazoduc est un facteur bloquant. Les premiers touchés sont les opérateurs économiques, porteurs de projets d'investissement. La direction des mines et de l'industrie s'oppose à la délivrance de permis de construire. La raison : le gazoduc qu'il faudrait d'abord déplacer. Le chantier n'a toujours pas démarré. Ainsi, ce sont des dizaines de projets d'investissement qui sont délocalisés vers d'autres wilayas alors que les entrepreneurs les plus tenaces attendent un hypothétique feu vert de l'administration pour concrétiser leur petites entreprises auxquelles ils tiennent tant. Une dizaine d'entre eux ont crié leur colère devant ce qu'ils considèrent comme « des blocages politiques ». L'un d'eux s'explique : « Nous avons levé tous les obstacles. En février dernier, la conservation foncière nous a régularisés en nous délivrant un livret foncier qui équivaut à l'acte de propriété. Malgré cela, la direction des mines et de l'industrie refuse de signer pour l'obtention du permis de construire. » L'investisseur ne comprend pas les raisons réelles de ce blocage. Concernant la réglementation en matière de sécurité, le couloir de servitudes d'un gazoduc est de 75 m de part et d'autre. Pourtant, la dizaine de lots de terrain de ces opérateurs économiques se trouvent à plus de 200 m de cette conduite de gaz. D'où leur légitime colère, eux, qui ont dépensé beaucoup d'argent dans les études techniques de leurs projets et qui, aujourd'hui, sont frustrés de ne pouvoir mener à terme leur investissement, créer des richesses et contribuer au développement local. Quelque 600 attributaires de lots de terrain attendent leur permis de construire. Pour déclasser le gazoduc, Sonelgaz exige 1,4 million de dinars à l'agence foncière. L'aboutissement d'un tel projet permettrait à la commune de Tizi Ouzou de récupérer 14 hectares de terre où des projets immobiliers sont envisagés. L'Etat ne peut-il pas régler ce problème ? Serait-ce une mauvaise volonté ? Serait-ce délibéré ? En tous les cas, l'attente et l'espoir des investisseurs potentiels sont la levée des obstacles pour se mettre au travail le plus tôt possible.