Sept ministres se sont succédé jeudi à la tribune de l'APN pour répondre, lors d'une séance en plénière consacrée aux questions orales, aux 15 interrogations de députés de différents groupes parlementaires. Des questions dont la date d'enregistrement remonte à 2004. M. Tou, ministre de la Santé, a expliqué en répondant aux préoccupations d'un député du PT, Tahar Ben Houmar, quant aux mesures prises par l'Etat pour le contrôle des cliniques d'accouchements privées, que son département a mobilisé près de 208 agents contrôleurs pour procéder à des contrôles mensuels de l'ensemble des structures du secteur de la santé, qu'elle soit privée ou publique. « Ceux qui ne respectent pas la loi seront sévèrement sanctionnés. Sur ce point, il n y a aucune distinction. Toutefois jusqu'à l'heure, nous avons fermé trois cliniques qui ne répondaient pas aux normes », dira le représentant de l'Etat qui a déploré les pratiques immorales courantes dans le privé et dans le public. M.Tou avouera que certains dérapages enregistrés dans les cliniques privées ont eu lieu avec la complicité avérée de certains agents du secteur public. « Nous allons graduellement lutter contre les praticiens qui effectuent des interventions chirurgicales dans les CHU pour le compte de leur propre clinique et ceux qui, sans gêne et sans scrupules, n'hésitent pas à transférer les malades du secteur public vers leur clinique personnelle », dira l'orateur. Selon le ministre, il existe actuellement 221 cliniques privées alors qu'en 1988, date de la promulgation de la loi portant autorisation d'ouverture de cliniques privées, l'Algérie en comptait uniquement deux. Ces cliniques, a précisé M. Tou, ne comptent que 3666 lits, soit 6,03% des lits que compte le secteur de la santé à travers le territoire national, ce qui implique que la capacité d'accueil du secteur privé reste insuffisante par rapport aux pays avancés. Le ministre a révélé qu'une enveloppe financière de 122 milliards de dinars a été dégagée et destinée, entre autres, à la construction de structures spécialisées pour prendre en charge les maladies chroniques telles que le cancer, l'insuffisance rénale et les maladies cardio-vasculaires. Dans ce sens, M. Tou a annoncé que 8 centres spécialisés dans le traitement du cancer sont en cours de réalisation. Il est également prévu la formation de médecins spécialistes. Le ministre a indiqué dans la foulée que le manque de spécialistes, notamment de gynécologues, dans les régions du Sud, entraîne la mort de 50% des femmes enceintes transférées vers d'autres secteurs. « Les régions des Hauts-Plateaux et celles du Sud ont un problème énorme en matière de gynécologues. Nous ne pouvons pas régler dans l'immédiat cette question. Il nous faut au moins deux ou trois années pour pouvoir répondre à la demande », a affirmé l'orateur. Le ministre de la Santé a également fait part de la mise en place d'un réseau d'annexes rattachées à l'Institut Pasteur dans les cinq grandes villes du pays. Des structures qui s'occuperont des analyses biologiques. Les enseignants sans diplôme Concernant le secteur de l'éducation, Boubekeur Benbouzid a rappelé que nul ne peut prétendre être enseignant s'il n'a pas un niveau universitaire. Cette précision a été donnée en guise de réponse à une question du député Abdelkader Boutamra du FLN portant sur la situation des enseignants ne répondant pas aux qualifications requises. Le premier responsable du secteur a rappelé la disposition de son département à prendre en charge ces enseignants au plan social, reconnaissant que le ministère a eu recours à des enseignants non universitaires, durant les années de crise, notamment les enseignants de sport et de langue française. Quant au nouveau programme de formation des enseignants qui ne répondent pas aux critères requis, M. Benbouzid a soutenu que cette mesure touchera 210 000 enseignants sur une période de 10 ans. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique était également concerné par les questions des élus de la nation. Rachid Harraoubia a indiqué au député du PT qui l'a interpellé sur les mesures prises pour assurer le déplacement aux étudiants et aux enseignants, que le transport universitaire a coûté au secteur 6 milliards de dinars durant l'année 2006 tout en précisant que son département assure l'acheminement des étudiants résidents et non-résidents, par les moyens de transport urbain et suburbain ainsi que par le chemin de fer. « L'Algérie est le seul pays au monde qui prend en charge le transport des étudiants », fera remarquer M. Harraoubia. Son secteur a aussi consacré 520 bourses pour la formation à l'étranger des maîtres assistants en phase de préparation de leur doctorat. Pour ce qui est des revendications des étudiants, le ministre a eu pour réponse :« Plusieurs revendications sont animées par des intérêts personnels. »