Malgré l'incertitude économique mondiale, les actifs des fonds souverains mondiaux ont augmenté de 5,16 milliards de dollars en 2012 contre une évolution de 3,98 milliards de dollars en 2011, écrit Mthuli Ncube, vice-président de la Banque africaine de développement, dans une étude publiée sur le site web de la BAD. Ces dernières années, avec la hausse soutenue des prix des matières premières, des revenus importants provenant des exportations de produits de base ont permis la création de fonds souverains dans un certain nombre de pays africains, notamment les pays exportateurs de pétrole et de gaz, rappelle encore le vice-président de la BAD. Actuellement, 58% des actifs des fonds souverains dans le monde proviennent des revenus tirés de l'exploitation pétrolière et gazière, ajoute-t-il, précisant que les grands acteurs mondiaux des fonds souverains sont la Chine, le Moyen-Orient et la Norvège qui cumulent plus de deux tiers des actifs des fonds souverains mondiaux. L'Afrique compte 14 fonds souverains pour un montant total de 114 milliards de dollars en 2009, soit 3% des fonds souverains mondiaux. Les plus grands fonds souverains africains sont la Libyan Investment Authority et le Fonds de régulation des recettes (FRR) algérien avec respectivement 65 milliards et 56,7 milliards de dollars d'actifs, souligne Mthuli Ncube, qui est également économiste en chef de la BAD. Cependant, c'est peu élevé comparativement aux 656 milliards de dollars du Fonds de pensions du gouvernement public norvégien et aux 627 milliards de dollars gérés par Abu Dhabi Investment Authority, les deux plus importants fonds souverains au monde. Dans le cas du FFR algérien, grosse caisse en charge de collecter la partie dinars des recettes pétrolières, celui-ci n'est pas considéré par les autorités algériennes comme un fonds souverain, même si les critères de la BAD le désignent comme tel. Le vice-président de la BAD note par ailleurs que la contribution de l'Afrique pourrait augmenter à l'avenir avec la création de nouveaux fonds souverains. «En 2012, trois fonds souverains ont été lancés en Angola, au Ghana et au Nigeria, tandis que le gouvernement tanzanien a annoncé la création de son fonds souverain pour gérer les revenus du pays à partir de gaz et de nouvelles découvertes de pétrole», explique-t-il, indiquant que les récentes découvertes de pétrole et de gaz dans l'Est et l'Afrique de l'Ouest sont susceptibles de donner de nouvelles opportunités pour les fonds souverains africains sur le moyen terme pour favoriser la gestion des recettes provenant de ces découvertes de nouvelles ressources. Ceci dit, aux yeux de Mthuli Ncube, les fonds souverains africains se heurtent à de nombreuses difficultés qui freinent leur expansion, en particulier le manque de transparence. Des données récentes indiquent que les fonds souverains africains ont de faibles niveaux de transparence tels que mesurés par l'indice de Transparency Linaburg-Maduell, affirme-t-il. Les fonds souverains africains sont également confrontés à des problèmes internes liés à la gestion des risques, notamment les risques opérationnels et financiers qui ont tendance à être élevés pour de nouvelles organisations dans les pays en développement, conclut-il.