Les mélomanes et autres nostalgiques des belles soirées constantinoises d'antan ont eu à vivre, ce jeudi, au TRC, un grand moment d'émotion et de belles évocations autour de personnalités culturelles ayant fait la notoriété musicale de la ville des Ponts. La présentation et vente-dédicace du «Dictionnaire des musiques citadines de Constantine» de l'universitaire Abdelmadjid Merdaci, - paru aux Editions du Champ Libre en 2008, et traduit dernièrement en arabe, (paru également aux mêmes éditions) s'est aussi voulu «une occasion de rendre un hommage appuyé aux musiciens, mélomanes, hommes de presse et de culture constantinois récemment disparus», a tenu à faire savoir la fille de l'auteur, Mériem Merdaci, directrice gérante des Editions du Champ Libre. Nous en citerons quelques-uns : El Hani Bestandji, Maâmar Benabdallah, Zelikha Fergani, Chabane Zerrouk, Mohamed-El Hadi Ammouchi, etc. Le traducteur du dictionnaire, Salah-Eddine Lakhdari, journaliste à la radio nationale, ayant également une grande expérience dans la presse écrite, a rappelé que l'auteur, Abdelmadjid Merdaci, voulait que tout le monde puisse avoir accès au patrimoine musical de Constantine dans les deux langues ; une façon aussi de fixer la mémoire concernant la musique citadine. «Ce n'est pas facile d'être fidèle à l'esprit de l'auteur, et c'est une grande responsabilité de se voir confier ‘son enfant'. En me lançant dans la traduction, je me fais le porte-parole du créateur en essayant à chaque instant de ne pas trahir la confiance que celui-ci a placée en moi», nous confie modestement le traducteur. Ce dernier, qui lui-même taquine la muse (selon ses amis), a déjà traduit quelques ouvrages, notamment du français vers l'arabe, entre autres celui de Pierre Vidal «Les crimes de l'armée française», en 1989. De par sa double culture et sa passion pour la chose intellectuelle, Salah-Eddine Lakhdari s'affirme comme un des gardiens de la mémoire écrite bilingue. Il faut espérer que désormais, avec ce travail de titan qu'est la traduction, -qui requiert érudition et rigueur-, le lecteur algérien pourra accéder aux œuvres algériennes francophones, et pourquoi pas à celles universelles. La soirée s'est terminée avec un récital de madih à la gloire du Prophète, de la troupe des «khouane», sous la direction de Abderrahmane Hasrouri.