Tout est à vau-l'eau dans cet aéroport, inauguré pourtant il n'y a pas si longtemps, au début des années 2000… Abandonné à un triste sort, l'aéroport du 8 Mai 45, de Sétif, engrangeant pourtant d'importants dividendes fait non seulement pitié mais scandalise aussi bien les intervenants que les voyageurs. Ces derniers ne bénéficient toujours pas des prestations dignes d'une infrastructure, n'ayant d'aéroport que le nom. Livré à l'incivisme des uns et au laisser-aller de l'entreprise en charge de sa gestion, le «hangar» faisant office d'aérogare, tombe en décrépitude. Les innombrables cris détresse des habitués des lieux n'ont pas été pris en considération par les « gérants » de l'espace. Ils restent de marbre, tout comme les autorités de la wilaya qui ne font rien pour venir au « secours » d'un bien public, pour lequel l'Etat a consacré plus de 7 milliards de dinars. Délaissée parce qu'elle est paradoxalement rentable, la structure par laquelle transitent annuellement des milliers de voyageurs, touche le fond. Ne jouissant pas d'un entretien continu, les toilettes qui reflètent l'état des lieux, sont inondées par les eaux. N'étant pas une invention, ce problème qui donne le coup de grâce à l'infrastructure agace plus d'un. La salle d'embarquement «international» ne dispose pas de moquette -placée ailleurs-, et la propreté en est le talon d'Achille. La «Cafétéria» de la salle précitée est «parée» avec des récipients- récepteurs des eaux pluviales qui transpercent une étanchéité d'un établissement qui n'a été pourtant inauguré qu'au début des années 2000. La quelconque réalisation utilisant des matériaux bas de gamme est la principale cause de la «perforation» du toit «percé» en de nombreux endroits. Pour déterminer les responsabilités et mettre le cas échéant un terme à un tel gâchis, des voix réclament une enquête. Le chauffage du «hangar» qui s'est transformé, en cette période hivernale, en une immense chambre froide, agace les voyageurs et les intervenants qui travaillent dans des conditions. «L'indifférence des responsables de la wilaya et du ministère du Transport qui ne lèvent pas le petit doigt pour venir à bout de ces faux problèmes qui portent préjudice à l'aéroport, l'autre vitrine de la wilaya, est pour beaucoup dans la dégradation de l'infrastructure où le problème du chauffage perdure depuis plus d'une année», diront des agents de l'établissement, faisant l'objet d'un sabotage qui ne dit pas son nom. «N'ayant jamais mis les pieds dans ce bourbier les responsables qui empruntent le salon d'honneur pour prendre l'avion, sont pour la énième fois interpellés. Ils doivent assumer leurs responsabilités car la situation est intenable. Au lieu de s'imprégner des exemples des aéroports français des espaces non fumeurs, nos responsables qui font la sourdre oreille, laissent faire ces pyromanes. A cause de ces gens qui ne veulent pas du bien à l'aéroport de Sétif, beaucoup de voyageurs sont dans l'obligation de prendre l'avion à partir d'Alger. Par de telles pratiques des gens malintentionnés veulent porter atteinte aux investissements consacrés par les pouvoirs publics, qui doivent réagir. On n'a pas le droit de laisser faire ces gens qui portent atteinte à l'économie de toute une région qui attend l'ouverture d'autres lignes et la réalisation d'un autre aérogare devant répondre aux standards internationaux », fulminent des agents de l'établissement qui va mal. Pour avoir le son de cloche de la direction de l'aéroport, nous avons pris attache avec le directeur de la structure qui montre du doigt la direction du transport. «Le dossier de l'étanchéité et du chauffage est à la charge de la direction du transport. Concernant la propreté des lieux, nous faisons de notre mieux», dira le représentant de l'EGSA, n'étant pas exempt de tout reproche. Pointées du doigt les autorités locales qui attendent l'homologation de l'extension de la piste à 2900 m, en attendant son prolongement à 3200 m, vont-elles prendre le taureau par les cornes ?