L'Assemblée nationale française va se pencher sur la situation des vieux immigrés. La mission commence ses travaux cette semaine. Lyon De notre correspondant La Mission d'information sur les immigrés âgés a été constituée par l'Assemblée nationale française le 16 janvier dernier. Créée par la Conférence des présidents à l'initiative du président Claude Bartolone, la supervision a été confiée à Denis Jacquat (UMP, opposition), député de Moselle, président, et Alexis Bachelay (SRC), député des Hauts-de-Seine, rapporteur. Lors de sa réunion constitutive, la mission d'information a décidé de centrer ses travaux sur les immigrés âgés des pays tiers à l'Union européenne âgés de plus de 55 ans. Elle a prévu d'examiner notamment leurs conditions d'accès aux droits sociaux, aux soins et au logement, et plus généralement les conditions de leur intégration, ainsi que la situation particulière des personnes résidant dans des foyers de travailleurs migrants. Une quarantaine d'auditions seront organisées avec des spécialistes du sujet, et de tables rondes, ouvertes à la presse seront retransmises en direct sur le site internet de l'Assemblée nationale. Cette semaine, parmi les premières personnes auditées, figureront jeudi prochain Françoise Bas-Théron, membre de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Centre d'études et de recherches internationales (CERI). Selon les chiffres retenus, on estime à 350 000 personnes les immigrés âgés qui vivent dans des conditions difficiles, alors que les rapports des associations caritatives se multiplient pour pointer du doigt d'une manière générale l'aggravation de la paupérisation de classes entières précarisées en France ces derniers mois, dans l'ensemble de la population. La nationalité pour les immigrés âgés automatique ? Pour les immigrés âgés, la mission parlementaire, outre ses auditions, aura de la matière avec les études réalisées en 2010-2011. Elle aura aussi à prendre un certain nombre de décisions pour améliorer le sort de ces franges d'immigrés qui ont donné leur jeunesse sur les chantiers en France lorsqu'il fut fait appel à leur force de travail. Parmi les éléments qui pourraient être pris en compte, figure notamment la nationalité automatiquement accordée à ceux qui ont plus de 25 ans de présence en France, selon le journal Le Monde. Il est aussi question de faciliter aux retraités et aux ayants droits sociaux l'obtention de leurs droits, même s'ils séjournent définitivement dans leur pays d'origine. Une loi avait été votée en 2007, sans décret d'application. On parle aussi de mesures plus symboliques, comme l'intégration dans les manuels scolaires de ce pan d'histoire où les étrangers sont venus apporter leur part au développement national. Des communes pourraient aussi marquer le temps historique avec des plaques commémoratives apposées sur les lieux où la présence laborieuse immigrée a été importante. Les travaux de la mission parlementaire s'achèveraient cet été et déboucheraient sur un projet de loi, ou bien un simple décret.