Les présidents des groupes politiques de l'Assemblée nationale française ont décidé, à l'initiative du président du groupe socialiste Claude Bartolone, la création d'une mission d'information sur les immigrés âgés venus travailler en France dans les années 50/60. Cette mission portera sur la "situation des personnes immigrées âgées de plus de 65 ans qui sont pour la plupart d'entre-elles, venues travailler en France dans les années cinquante et soixante, contribuant ainsi à la reconstruction de notre pays", a expliqué Claude Bartolone dans un communiqué. "Elle analysera les difficultés auxquelles ces personnes âgées sont aujourd'hui confrontées : conditions de logement précaires et inadaptés aux besoins de personnes en perte d'autonomie, isolement, santé défaillante, problèmes d'accès à la retraite, aux droits sociaux, à la nationalité" et "formulera des propositions" pour améliorer leur situation. La décision a été prise mardi matin au sein de la Conférence des présidents, a-t-on appris de source parlementaire. La présidence de cette mission sera confiée à un membre de l'opposition et sera composée de 30 membres, a-t-on ajouté. Le gouvernement français s'apprête à donner des instructions à ses agents pour qu'ils traitent avec "humanité" les immigrés âgés qui font des allers et retours entre la France et leur pays d'origine au risque de perdre certaines aides, a récemment indiqué le ministère français de l'Intérieur. Pour bénéficier de certaines aides (au logement, allocation solidarité personnes âgées) il faut avoir la France pour résidence permanente. Or, depuis l'envoi d'une circulaire en 2009, sur la lutte contre les fraudes, certains inspecteurs font du zèle et les contrôles ont augmenté contre les immigrés âgés qui veulent se rendre dans leur pays d'origine. Certains immigrés se retrouvent dans des situations invraisemblables car on leur coupe les aides et on leur demande de rembourser les sommes perçues auparavant. Un appel avait par ailleurs été publié auparavant pour demander l'arrêt du harcèlement et des contrôles discriminatoires contre les migrants âgés. Les signataires, des élus, associations et syndicats, ont plaidé pour "la reconnaissance du droit fondamental d'aller et venir sans suspension des droits sociaux en France". Près d'un million de retraités ou pré-retraites immigrés vivaient en France lors du recensement de 2006. Environ 350.000 ont aujourd'hui plus de 65 ans et sont originaires de pays hors Union européenne. Une loi de 1998 a créé un titre de séjour "retraité" qui leur permet d'aller et venir en France et leur pays d'origine sans visa. Mais l'interprétation très restrictive des textes sur le séjour alterné aboutit à la confiscation de leur carte vitale (pour les prestations de santé, NDLR) et à la suppression de leur aide au logement, voire d'autres prestations.