La mise à l'écart de dix députés est la décision la plus remarquable prise par le congrès extraordinaire du Parti des travailleurs, tenu les 6, 7 et 8 avril à Zéralda (ouest d'Alger). Cela peut être « le secret » à cause duquel la conférence nationale du parti a été transformée en congrès extraordinaire. Il semble que le parti vivait une crise interne. La formation de Louisa Hanoune a subi depuis un certain temps une certaine « hémorragie » à l'intérieur de ses structures, suite notamment à la défection de certains de ses députés. Ces derniers, qui sont au nombre de 10, ont fait les frais d'une radiation pour le motif, selon le chef du groupe parlementaire, Djelloul Djoudi, de « détournement de leur mandat ». Ces députés contestaient en fait que leurs salaires à l'APN soient versés au parti et que ces derniers soient perçus du parti. Ce faisant, cette décision répond à l'une des résolutions adoptées par les congressistes en l'occurrence « l'exclusion de tout député ne respectant pas ses engagements pris devant le parti ». Une telle modification des statuts du parti, selon Djelloul Djoudi, « c'est pour renforcer les moyens de lutte contre la corruption ». Selon Djelloul Djoudi, si la commission financière du parti constate qu'il y a « dérive » de la part d'un élu, « celui-ci doit automatiquement présenter sa démission ». Le PT a décidé également comme autre résolution, de donner « le droit de candidature pour toute personne ayant milité pendant au moins six mois au sein du parti ». S'agissant des amendements ayant touché le statut du parti, ces derniers prévoient la tenue de la conférence nationale du parti une fois tous les trois ans, au lieu d'une fois par an, en raison « du coût élevé d'une organisation annuelle de l'événement », a précisé la secrétaire générale du parti, Mme Louisa Hanoune. Les nouveaux textes prévoient également, selon Louisa Hanoune, la réunion du comité central une fois tous les deux mois, au lieu d'une fois tous les 45 jours, ce qui permettra aux comités permanents de « s'acquitter pleinement de leur tâche ». En vue de garantir « une plus grande autonomie et plus d'efficacité au parti », les amendements stipulent que « le nombre de députés du parti au sein de l'APN ne doit pas dépasser 35% des membres du comité central qui compte 42 membres ». En prévision des prochaines échéances électorales, le parti a décidé, lors de ce congrès, la mise en place de garde-fous pour le respect du caractère démocratique du mandat et « élargir la présence du parti au niveau national ».