Les 514 congressistes ayant pris part, hier, au congrès extraordinaire du Parti des travailleurs se sont attelés à amender le statut de leur formation politique en conformité avec ses structures et son élargissement. Plusieurs propositions ont été soumises dans ce cadre aux débats de la plénière pour adoption. « Ce sont des amendements qui concernent le fonctionnement du parti suite à la place qu'il occupe actuellement sur la scène politique », selon le porte-parole du congrès, Djelloul Djoudi. Des sources concordantes indiquent, par ailleurs, que le PT a connu ces derniers mois plusieurs défections parmi ses députés. Ce qui pourrait être, toujours selon ces sources, une autre cause de la transformation de la conférence nationale prévue initialement en congrès extraordinaire. Cela étant, la secrétaire générale du PT a présenté, jeudi, à l'ouverture de ce congrès, les principales positions que le PT a adoptées depuis la tenue de son 5e congrès, en octobre 2003, à l'égard des questions nationales, arabes et internationales. Mme Hanoune a souligné, dans le rapport politique, que son parti n'a ménagé aucun effort durant les années passées en vue de consacrer la paix, « préserver la propriété collective des richesses naturelles », protéger le pays « des dangers qui le menacent ». Ainsi, rappelle-t-elle, la « campagne » menée par son parti où 650 000 signatures ont été recueillies pour dénoncer la politique de privatisation qui, a-t-elle dit, n'a engendré que « crises et catastrophes » dans le monde. Le rejet par le PT de ces orientations n'est point dicté par des « idéologies données », mais plutôt par la « réalité vécue », a précisé Mme Hanoune, ajoutant que les « inquiétudes » de son parti à l'égard de la politique de privatisation ne sont nullement « exagérées ». Tout en mettant en relief « la détresse immense des travailleurs », Mme Hanoune lâchera : « L'avenir de l'Algérie plaide pour l'entendre. » Evoquant le projet de réforme de la Fonction publique, Mme Hanoune a réitéré « le rejet par son parti de la généralisation du système de contractualisation ». Elle précise que les tentatives visant à « retirer certaines professions de la Fonction publique ne feront que détruire celle-ci » et menacer « la stabilité de l'Etat ». Chiffres à l'appui, Mme Hanoune évoque « l'intention » des pouvoirs publics de supprimer 30% des travailleurs de la Fonction publique et la décision de licenciement de 57 000 enseignants. Abordant l'accord d'association, conclu entre l'Algérie et l'Union européenne, la première responsable du PT a estimé que celui-ci « sert les intérêts des compagnies européennes », et aura par contre des « résultats socioéconomiques négatifs », car constituant une véritable « menace à l'industrie nationale, notamment le textile ». Mme Hanoune a avancé la perte de 20,8 millions d'euros depuis l'entrée en vigueur de cet accord. Elle estime également que presque la totalité des entreprises données en actionnariat ont été « étranglées ». Pour ce qui est de l'augmentation des salaires, la responsable du PT a critiqué le fait que cette revendication soit liée à la « productivité » et rappelé dans ce cadre la « détérioration du pouvoir d'achat du citoyen », soulignant, dans ce contexte, que le droit à la grève est prévu même par « la Constitution » et que le recours à « la justice pour entamer ce droit porte atteinte à la démocratie ». Selon elle, la question des salaires et de l'emploi devrait être étudiée dans la loi de finances supplémentaire. Mme Hanoune a appelé dans le cadre de la mise en application de la charte pour la réconciliation nationale à « régler tous les aspects de la crise, notamment celui des disparus ».