Pour les opposants à Ali Benflis, cette décision judiciaire ne légitime pas le congrès extraordinaire du FLN tenu le 3 octobre dernier. Les “redresseurs” ont essayé vainement d'expliquer, hier, leur réaction par rapport à l'arrêt du Conseil d'Etat rendu public samedi dernier. Toutes leurs tentatives d'éclairer la presse nationale sur leur position, après avoir été déboutées par le Conseil d'Etat qui a infirmé l'arrêt en référé objet de l'appel rendu par la chambre administrative de la cour d'Alger, le 1er octobre dernier, pour incompétence des juridictions administratives à statuer sur les affaires internes aux partis, ont fait un flop. Les deux animateurs de la conférence de presse, animée à Hydra (Alger), en l'occurrence Mahfoud Lacheb, l'avocat des “redresseurs”, et Mohamed Seghir Kara, ex-député FLN de Lakhdaria non reconduit sur les listes électorales des législatives du 30 mai dernier, ont laissé sur leur faim les nombreux journalistes venus couvrir leur conférence. “La décision du Conseil d'Etat est à notre faveur et nous crédibilise”, ont clamé les deux conférenciers, illustres inconnus des journalistes qui les ont exhortés de décliner leur identité à l'entame de leurs interventions. “Comment le Conseil d'Etat peut-il trancher en votre faveur, alors qu'il vient d'annuler le jugement de la cour d'Alger interdisant la tenue du congrès extraordinaire du FLN ?”, ont interrogé les journalistes. “La décision du Conseil d'Etat met hors cause le wali d'Alger et le ministère de l'Intérieur mais n'a pas débouté les “redresseurs” qui sont toujours une partie du conflit, ce qui veut dire que l'annulation de la tenue du congrès extraordinaire du FLN est toujours valable et le problème reste entièrement posé”, a expliqué Mahfoud Lacheb qui, pour rappel, est l'avocat ayant eu à défendre le mouvement putschiste dit de “redressement” dans le jugement qui a été rendu par la juge Ania Benyoucef dans des conditions obscures, le 1er octobre dernier, à minuit. Mais, le dispositif de l'arrêt rendu en référé par le Conseil d'Etat est clair, ont martelé les journalistes. Celui-ci infirme de manière définitive l'arrêt en référé du jugement de la chambre administrative de la cour d'Alger qui interdit la tenue du congrès extraordinaire du FLN. “Non !”, répondra Lacheb, tout en précisant : “La décision du Conseil d'Etat est à notre faveur parce qu'elle n'a pas touché au problème du référé d'heure à heure concernant le congrès extraordinaire et a seulement déclaré l'incompétence des juridictions administratives à statuer dans les litiges relatifs à l'organisation et au fonctionnement des partis politiques.” Lacheb a enchaîné en disant que “quand il y a une incompétence au niveau d'une juridiction, il y a possibilité d'aller vers d'autres juridictions, ce qui veut dire qu'en cas d'incompétence de la chambre administrative, il y a ce qu'on appelle le tribunal de conflit par exemple qui peut intervenir”. “Mais, concrètement parlant, qu'allez-vous faire maintenant après la décision définitive du Conseil d'Etat qui signe votre défaite ?”, ont interrogé les journalistes. “Moi, je ne suis qu'un exécutant du mouvement de “redressement” et j'attends d'avoir les instructions de ceux qui m'ont mandaté pour les défendre.” Voilà en somme la réponse de Lacheb qui n'a convaincu personne du reste. Excédés par les dérobades des deux conférenciers, les journalistes ont décidé de s'adresser à eux en arabe : “On ne comprend rien de ce que vous dites”, a martelé un journaliste. Un autre lui succède en s'écriant : “On va désormais s'adresser à vous en arabe classique pour vous comprendre !” “Où sont les animateurs du mouvement de “redressement” ?”, a interrogé un autre journaliste. “Tu cherches après qui ?”, a rétorqué Kara Mohamed Seghir. Et aux journalistes de répliquer : “C'est qu'on ne vous connaît pas !” Sollicités pour réagir par rapport aux juristes qui ont démenti leur implication dans la plainte contre le FLN, à l'image du procureur général adjoint, Rafik Menasria, Mohamed Kara a affirmé sur un ton colérique : “Ceux qui disent qu'il y a faux et usage de faux, ce sont eux les falsificateurs et leur comportement n'est pas nouveau pour nous.” Pris de panique, les animateurs de la conférence, s'étant rendu compte que leur rencontre a été un bide, ont levé la séance. N. M.