Le refus opposé par le ministère de l?Intérieur de la demande d?autorisation introduite par le FLN pour tenir son congrès extraordinaire donne une idée du bras de fer qui ne fait que commencer entre l?administration et les partisans de Benflis. C?est carrément la légitimité du FLN qui est remise en cause, à présent que le département de Zerhouni refuse de donner aux partisans de l?ex-Chef du gouvernement le feu vert pour organiser une réunion publique. A vrai dire, la tenue du congrès extraordinaire du plus vieux parti du pays n?est pas tributaire de l?autorisation du ministère de l?Intérieur. Comme l?a laissé entendre Noureddine Yazid Zerhouni depuis Batna, le FLN peut tenir cette réunion au niveau de son siège national, «mais ce ne sera, à nos yeux, qu?une réunion interne, mais parler de congrès, c?est illégal et illégitime». Le message est on ne peut plus clair : ce congrès extraordinaire est déclaré illégal bien avant sa tenue. Le problème se pose donc pour le FLN en termes de légitimité. Le congrès extraordinaire, qui devra officialiser la candidature de Benflis à la magistrature suprême, peut se tenir au siège national du parti. Cependant, ses décisions ne seront pas reconnues, selon le ministre de l?Intérieur. C?est le travail des contestataires des résolutions du 8e congrès qui semble ainsi aboutir. La question est de savoir maintenant comment réagira Benflis à la «mise en illégalité» du FLN. Ira-t-il jusqu?à faire «les révélations» qu?il a promis de faire à deux reprises ? Ce qui est sûr, pour le moment, c?est que le conflit entre l?administration et le FLN ne prendra pas fin avec la tenue du congrès extraordinaire. Bien au contraire.