L'hebdomadaire France Football a publié, dans son édition d'hier, un dossier de plusieurs pages sur l'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Le 2 décembre 2010, le comité exécutif de la FIFA avait voté en faveur du Qatar au détriment des Etats-Unis. Un an plus tard, le magazine français est revenu sur ce vote, soulignant que «cette désignation dégage une odeur de scandale qui oblige à se poser la seule question qui vaille : ce vote doit-il être annulé ?» Selon la «bible du football», tout serait parti d'un email dans lequel le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, affirme : «Ils (les Qataris) ont acheté la Coupe du monde 2022.» Pour le directeur de la rédaction de France Football, Gérard Ejnés, «cette enquête exemplaire (Qatargate) met en lumière des pratiques déviantes, des arrangements occultes, des conflits d'intérêts, des accommodements et trahisons entre amis». La FIFA n'est pas à son premier scandale lié à la corruption et aux pots-de-vin. D'ailleurs, plusieurs de ses «ex-dignitaires» ont été éclaboussés par des affaires de malversations, à l'instar des présidents des confédérations sud-américaine et océanique. Le pouvoir de l'argent a encore fait des siennes. France Football indique «l'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar ne répond ni à une logique sportive, ni historique, ni géographique. Elle correspond tout simplement à une logique économique». Un ancien responsable à la FIFA, le Suisse Guido Tognoni, exclu en 2003, révèle qu'«il existe de forts soupçons de compromissions autour des membres de la Fédération internationale qui ont voté le 2 décembre 2010 pour le Qatar, dont la candidature était portée par un budget de 33,75 millions d'euros». L'enquête cite un panel de dirigeants politiques (le président français Nicolas Sarkozy) et sportifs (Michel Platini, président de l'UEFA) ainsi que de nombreux sportifs de renom à l'instar de Zinedine Zidane, Pépe Guardiola «qui ont fait du lobbying en faveur de Qatar». A l'époque, des sommes faramineuses avaient été avancées pour «expliquer» l'implication de sportifs de renom dans le projet qatari. Affaire à suivre.