Le siège national du Mouvement démocratique et social est sinistré. Contrairement à certains partis, qui, à l'évidence, bénéficient de la magnanimité des autorités, le MDS ne vit que grâce aux modestes cotisations de ses militants. A l'intérieur des locaux, des portraits géants de Hachemi Chérif rappellent les combats successifs de l'homme. A côté du portrait de Abdelhamid Benzine, autre figure du communisme en Algérie, sont collées des photos de journalistes, de patriotes et d'intellectuels assassinés par la barbarie terroriste. « Pas de pardon aux violeurs et aux assassins du GIA » peut-on lire sur une banderole du MDS. Ce slogan explique, à lui seul, l'appel lancé par le mouvement pour l'abrogation pure et simple de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, qualifiée de « charte qui perpétue la menace contre la paix et la stabilité ». Pour le bureau national, qui s'est réuni le 25 mars dernier, cette démarche aura des conséquences graves à court terme. Pour le moment, elle s'est traduite, selon sa direction, par « une recrudescence du terrorisme, un redéploiement offensif de l'islamisme politique, la libération des assassins et des commanditaires de tous ces crimes commis ». Le MDS évoque, aussi, le mépris affiché à l'égard des familles des victimes du terrorisme, des patriotes et de tous ceux qui ont permis à l'Algérie de rester debout et de résister à la barbarie intégriste.