Le conflit en Syrie a atteint «des niveaux d'horreur sans précédent» et un appel au Conseil de sécurité de l'ONU à agir d'urgence a été lancé par le médiateur international pour le pays, Lakhdar Brahimi, après la découverte, mardi, de quelque 102 corps de jeunes hommes tués à Alep. Le conflit syrien a atteint «des niveaux d'horreur sans précédent» et est en train de «briser» le pays, a déclaré M. Brahimi mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU. La Syrie est «détruite petit à petit» par le conflit entre gouvernement et opposition armée, a-t-il poursuivi. Face à une situation des plus inquiétantes, le médiateur a lancé un cri d'alarme à la communauté internationale, l'exhortant à agir au plus vite afin de désamorcer ce conflit qui ravage la Syrie. «Le Conseil ne peut se contenter de dire : ‘‘Nous sommes divisés, donc attendons des jours meilleurs'', ils (les membres du Conseil) doivent se saisir de ce problème maintenant», a-t-il déclaré à la presse après avoir rendu compte au Conseil de sa mission. «Si on exerce un peu plus de pression (sur les protagonistes du conflit), il y aura peut-être un peu plus de progrès», a estimé M. Brahimi. L'émissaire international a en outre suggéré que le Conseil «lève l'ambiguïté» contenue dans la déclaration de Genève sur le sort à réserver au président syrien, Bachar Al Assad, dans une transition politique. Selon M. Brahimi, la légitimité du président Al Assad a été «irrémédiablement discréditée» par le conflit, qui a fait 60 000 morts en 22 mois. Outre la Syrie, «ce conflit risque de contaminer les pays voisins, où sont réfugiés des centaines de milliers de Syriens», a averti le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe. Au plan politique, le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz Al Khatib, s'est dit hier prêt à dialoguer, sous conditions, avec des représentants du régime, dans un texte posté sur sa page facebook. «En signe de bonne volonté vers une solution politique à la crise et pour ouvrir la voie à une période de transition mettant fin à l'effusion de sang, j'annonce que je suis prêt à des discussions directes avec des représentants du régime syrien au Caire, en Tunisie ou à Istanbul», affirme M. Khatib. Le chef de la Coalition pose toutefois deux conditions préalables : la libération «des 160 000 personnes» détenues dans le cadre du soulèvement contre le régime et le renouvellement des passeports des Syriens de l'étranger – dont beaucoup ont quitté le pays de façon illégale – dans les ambassades afin qu'ils ne soient pas arrêtés à leur retour.