Au final, la sentence n'a pas été prononcée, mercredi, au pôle pénal régional d'Oran en ce qui concerne les 43 accusés de la Banque commerciale et industrielle d'Algérie (BCIA). Le procès a été reporté au 6 mars prochain pour deux motifs: l'absence de 2 témoins à la barre et celle de 2 accusés, actuellement en cours de transfert du centre pénitentiaire d'Alger vers celui d'Oran. Voilà maintenant dix années que l'affaire dite de la BCIA a éclaté. Les accusés, dont le directeur de la BCIA, ont été condamnés en février 2007 pour «dilapidation de deniers publics et complicité de dilapidation». Au total, il a été démontré que 13,2 milliards de dinars (soit 1 320 milliards de centimes) ont été dilapidés. Le mode opératoire pour parvenir à cette grosse «prise» a fait participer chacun des 43 accusés, selon l'avocat général d'alors (2007). Les sommes dilapidées ont été extirpées de l'agence de la Banque extérieure d'Algérie de Médiouni (Oran) et de Sig (Mascara). Sont aussi concernés par cette affaire la société Sotrapla, spécialisée à l'origine dans la transformation de plastiques, mais qui s'est convertie ensuite dans les importations des produits alimentaires. Cette société a importé une très grosse quantité de sucre via la BEA qui a financé, à hauteur de 4 milliards de dinars, l'importation de la marchandise. La BCIA, elle, s'est portée garante quant au remboursement de ses redevances à la BEA. Or, ne voilà-t-il pas que la BCIA, contre toute attente, s'est refusée à honorer ses dettes, et cela, avec le prétexte que «le délai était expiré». De là est alors né le conflit judiciaire, en été 2003, qui a débouché sur l'arrestation de 43 personnes, dont parmi eux les directeurs respectifs des agences de Sig et de Médiouni et le patron de la Sotrapla. Cette fois-ci, ils seront rejugés pour un autre chef d'inculpation : blanchiment d'argent.