Le rendez-vous a été donné au Parc des loisirs de Blida pour créer une atmosphère de fête et de joie et redonner ainsi un moment de chaleur, de tendresse et d'attention aux malades mentaux de la wilaya. C'est l'Association d'aide aux malades mentaux de Blida (AAMMB) qui a fait du 7 Avril la Journée mondiale de la santé, une opportunité afin de mobiliser citoyens et autorités sur la nécessité de l'implication du milieu environnant dans les soins et la préservation de la santé mentale d'une population donnée. Une initiative appréciée aussi bien par les malades eux-mêmes que par leurs parents. « Tout le monde a besoin de temps en temps qu'il y ait ce genre de relaxation, que ce se soit pour nous, parents, ou pour nos enfants malades. Cela se fait de plus en plus rare et c'est bien dommage », nous disait d'un air visiblement triste une mère dont le malade fait partie du groupe pris en charge en cette occasion. Une confession qui dénote un tant soit peu le désarroi dans lequel se trouve une bonne partie de cette frange de la société. Un désarroi, a-t-on compris, vu que l'intérêt qui leur est accordé n'est que circonstanciel. Sinon, expliquait un autre parent, un vieux d'un certain âge qui se trouvait juste à côté et qui prêtait bien l'oreille sur ce qu'on racontait : « Pourquoi ces malades se retrouvent livrés à eux-mêmes dans des structures spécialisées où ils sont censés être pris en charge convenablement ? » Ainsi, cette rencontre au Parc des loisirs était plutôt un mélange de défoulement et de mélancolie au sein des malades et de leurs parents. Des sensations paradoxales auxquelles ils doivent certainement faire face au quotidien. De cela, il ne reste qu'à dire que l'action de l'association Kermesse, qui avait organisée cette petite rencontre, est à saluer. Les danses, les chants, les différents travaux manuels réalisés par certains malades, et qui étaient exposés lors de cette manifestation, n'ont pu cacher le fond ébranlé de cette catégorie de « marginalisés » qui, à leur manière, poussent un cri de détresse en direction des responsables pour une meilleure prise en charge de leur mal.