La session d'automne du Parlement avec ses deux Chambres, l'Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation, a été clôturée, hier, en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son équipe gouvernementale. Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a saisi cette opportunité pour défendre la place et le rôle de l'institution qu'il préside. Il a répondu aux partis politiques, notamment ceux de couleur islamiste ayant revendiqué la suppression «pour inutilité» du Conseil de la nation lors de la prochaine révision de la Constitution. M. Bensalah a récusé dans le fond et la forme cette accusation affirmant que la Chambre haute du Parlement n'est nullement une chambre d'enregistrement, puisqu'elle avait contribué, durant ses quinze ans d'existence, «à la réalisation de l'équilibre institutionnel et consolidé la stabilité en Algérie». Sur la défensive, et à l'adresse de ses détracteurs, Bensalah a précisé que l'expérience avait montré les limites de la thèse selon laquelle la Chambre haute du Parlement est inutile et avait été créée pour régler un problème politique conjoncturel, expliquant qu'avec le temps, il a été démontré que le Conseil de la nation est une véritable institution constitutionnelle qui a pleinement joué son rôle. Selon lui, «le Sénat a accompli parfaitement sa mission comme il a contribué à la promotion de l'action parlementaire en offrant une tribune supplémentaire à l'expression des opinions plurielles, à la réalisation de l'équilibre institutionnel et à la consolidation de la stabilité au sein des institutions constitutionnelles et dans le pays». Pesant ses mots, Bensalah pense que le Sénat use de ses prérogatives avec «responsabilité et avec beaucoup de sagesse». Evoquant l'attaque terroriste qui a ciblé récemment le site gazier de Tiguentourine (In Amenas), le président du Sénat a soutenu qu'il ne s'agissait pas d'un acte terroriste ordinaire, mais d'un acte de guerre visant à tester l'Algérie quant à ses capacités et son niveau de résistance. M. Bensalah a, dans ce contexte, salué l'élan «extraordinaire» du peuple algérien et l'intervention «prompte et décisive» des forces de l'Armée nationale populaire (ANP) à travers laquelle l'Algérie a démontré ses grandes capacités à contrer l'agression. Pour sa part, le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, a qualifié de «hydre» le phénomène du terrorisme appelant dans ce sillage les citoyens à faire preuve de plus de vigilance. «Ce qu'il faut retenir de l'attentat terroriste perpétré contre le site gazier d'In Amenas est que le terrorisme transfrontalier est une hydre dont les affres ne peuvent être prévenues que par la vigilance permanente», a-t-il souligné. Par ailleurs, les présidents du Sénat et de l'APN ont dressé, dans leur discours de clôture, un bilan «positif» des activités de ces institutions durant cette session. Pour Bensalah, cette session était globalement satisfaisante au plan purement législatif. Elle était «normale» en ce qui concerne le nombre de textes et «importante» de par le travail accompli par les membres du Conseil, sachant que la loi de finances 2013 et la loi portant règlement budgétaire 2010 ont été adoptées durant cette session.