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Chokri Belaïd : la voix qui dérange
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Publié dans El Watan le 08 - 02 - 2013

Avec l'assassinat, mercredi 6 février, de Chokri Belaïd, la violence politique en Tunisie a atteint un seuil dangereux. Mais pourquoi lui ? Pour répondre à cette question, il a fallu faire le tour de la classe politique, aussi bien sa famille, ses amis que ses détracteurs. En posant la question à son épouse Besma, elle répond fièrement : «C'est celui qui n'a pas peur de dire la vérité, même si elle dérange.» La veuve rappelle que «ce n'est pas par hasard que Chokri a été ciblé par des prêches incendiaires dans les mosquées de dirigeants islamistes comme Habib Ellouze» (membre de l'Assemblée nationale constituante et l'un des faucons d'Ennahda).
Des propos similaires sont repris par Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire (l'alliance de dix partis, dont celui des Patriotes démocrates dirigé par Chokri Belaïd). Hamma souligne que «Chokri dérange car la tonalité de ses propos atteint directement ses auditeurs». Il explique que «l'aspect direct de ses discours est accessible à son public, notamment les classes laborieuses, dont il partage les soucis». Hamma justifie la rancœur des islamistes radicaux à l'encontre du «martyr» par le fait que «cette même population soit la cible privilégiée pour l'embrigadement par ses adversaires djihadistes. D'où la gêne qu'il leur cause et la haine qu'ils ont contre lui». Du côté de ses détracteurs, le membre du conseil de la choura d'Ennahda, Hichem Laâreyedh, dit «respecter ce leader de la vie politique tunisienne malgré les différences entre nos idéologies respectives». Il considère que «sa mort est une perte pour la Tunisie».
Le parcours du militant
Le militant qu'est Chokri Belaïd est né le 26 novembre 1964 à Jebel Jeloud, dans les environs de Tunis. Son père est originaire de la zone de Sidi Abid, à Boussalem dans le gouvernorat de Jendouba, au nord-ouest de la Tunisie. Selon ceux qui l'ont connu, le jeune Chokri s'est imprégné de la pensée patriotique démocratique à partir du secondaire, quand il a commencé à fréquenter les cercles clandestins du mouvement. A l'université, qu'il a intégrée durant la deuxième moitié des années 1980, il brille grâce à ses qualités hors pair d'orateur et devient un virulent adversaire des islamistes qui commencent à élargir leur influence sur la sphère estudiantine, après des décennies de domination de la pensée de gauche.
En 1988, lors du 18e congrès extraordinaire de l'Union générale des étudiants de Tunisie, Chokri Belaïd est un candidat potentiel pour diriger cette organisation. Mais les tractations politiciennes lui préfèrent Samir Laâbidi, candidat indépendant et plus conciliant avec le pouvoir de Ben Ali en place. Quoi qu'il en soit, le leader Watad (patriotique démocratique) a marqué de son empreinte les trois années de sa mandature au bureau exécutif de l'organisation estudiantine. Par la suite, cet opposant radical a terminé son master de droit à Paris aux débuts des années 1990 pour accéder directement au barreau, sans passer par l'examen très sélectif du certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA).
De retour en Tunisie, il intègre le barreau et brille par ses plaidoiries dans les procès politiques, ce qui lui a valu pas mal de tracas avec le régime en place. Il fait l'objet d'un enlèvement, en compagnie de Me Abderraouf Ayadi, par les sbires du régime déchu, quelques jours avant le 14 janvier 2011. Après la chute de Ben Ali, l'avocat et militant démocratique poursuit son combat. Sa femme dit de lui qu'il n'avait jamais peur et qu'il croyait fermement aux ressources du peuple tunisien. «Il se savait menacé. Pourtant, il poursuivait le combat avec la même ferveur», n'a-t-elle cessé de répéter depuis son assassinat. Humainement parlant, la veuve Besma dit que Chokri Belaïd était très proche de ses deux filles, de 7 et 9 ans, dont il suivait la scolarité.
Loin de tout machisme que laissent inspirer ses moustaches à la Staline, le défunt avait l'habitude d'aider son épouse en cuisine et ne rechignait pas aux tâches ménagères. De l'avis de tous, partisans et détracteurs, la Tunisie a perdu un combattant de la liberté.


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