Le Parlement européen et l'Internationale socialiste favorables à l'autodétermination. Ces deux camouflets diplomatiques essuyés en Europe prouvent que le statut d'«avancé» du Maroc ne le dispense pas de ses reculades en matière de respect des droits des Sahraouis.Le royaume du Maroc, dont le lobbying international à coups de millions de dollars pour soutenir son plan d'autonomie ne s'est jamais démenti, vient d'essuyer deux camouflets diplomatiques. Et pour le Front Polisario, ce sont plutôt deux belles victoires. En effet, le Parlement européen vient d'approuver une résolution sur la 22e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies qui se tiendra à Genève du 25 février au 22 mars. Il y a notamment appelé à la libération de tous les «détenus politiques sahraouis» dans les geôles marocaines. Mieux encore, le Parlement a exprimé ses «préoccupations» au vu des violations incessantes des droits de l'homme au Sahara occidental. Pour la plateforme pour la solidarité avec le peuple sahraoui, il s'agit d'un «message clair» au Maroc et au gouvernement français. «C'est une nouvelle fois un message clair adressé au Maroc pour qu'il mette fin à sa politique de répression, libère les prisonniers politiques sahraouis et reconnaisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», a estimé le Collectif des associations de soutien de la RASD en France, dans une déclaration rendue publique. Le PE a appelé également «à la protection des droits fondamentaux de la population du Sahara occidental, y compris la liberté d'association, la liberté d'expression et le droit de manifester». De même qu'il a demandé que soient «libérés tous les prisonniers politiques sahraouis, salue la nomination d'un envoyé spécial pour le Sahel et souligne la nécessité d'un suivi international de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental». Au chapitre politique du conflit, le Parlement européen a réitéré qu'il était aussi «favorable à un règlement juste et durable du conflit sur la base du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies». Une résolution qui détruit la propagande marocaine visant à faire passer le fameux plan d'autonomie en «mévente» ces derniers temps dans les enceintes internationales. Le plan d'autonomie en mévente… Le fait que le Parlement européen ait rappelé la permanence de sa position favorable à «l'autodétermination comme solution au conflit du Sahara occidental» est en soi un discrédit à la politique du makhzen. Il souligne aussi le déclin significatif de l'influence du Maroc au sein de l'Europe, malgré son «statut avancé», acquis grâce à la France et l'Espagne. De fait, la diplomatie marocaine est en train de marquer le pas chaque année un peu plus face à la ténacité des Sahraouis à se battre pour leur idéal national. Et la cause semble de plus en plus entendue sur le vieux continent, notamment au sein de son Parlement. Et comme un malheur n'arrive jamais seul pour le royaume, même l'Internationale socialiste a fini par lui tourner le dos. A l'issue de son sommet tenu au Portugal, l'Internationale socialiste (IS) a retenu le principe d'envoyer une «délégation pour enquêter» sur la situation des droits humains au Sahara occidental. L'IS a aussi demandé aux autorités marocaines d'ouvrir ces territoires aux «organismes indépendants et aux journalistes». L'International socialiste a, comme il fallait s'y attendre, renouvelé son «soutien à l'autodétermination» comme solution au conflit du Sahara occidental. De quoi donner des migraines aux gars du makhzen qui viennent d'essuyer coup sur coup deux nouveaux camouflets diplomatiques en l'intervalle de quelques jours.