Le président Chirac a affirmé, à Mohamed Benaïssa, l'attachement de la France à «une solution pilotée par les Nations unies...» A quelques jours de la présentation devant l'ONU de son fameux projet d'autonomie sur le Sahara occidental, le Royaume chérifien continue d'essuyer de sérieux revers. En sus de la poursuite du processus de reconnaissance de la Rasd par certains pays, d'autres, à l'image de la Norvège, se disent favorables à l'autodétermination du peuple sahraoui. La dernière réaction internationale en date est le rapport de la quatrième commission de l'ONU qui avait réitéré le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément au plan Baker et aux différentes résolutions internationales dans ce sens. Le royaume semble, en effet, incapable de convaincre la communauté internationale sur le bien-fondé de ses thèses. Cependant, le fait saillant dans la cause sahraouie est ce net revirement de la France par rapport au dossier sahraoui. En effet, après avoir soutenu le projet autonomiste de Rabat et sa mainmise sur les territoires sahraouis, le président Jacques Chirac a affirmé, au ministre marocain des Affaires étrangères Mohammed Benaïssa, l'attachement de la France à «une solution pilotée par les Nations unies au conflit du Sahara occidental», a indiqué, hier, l'Elysée. Le chef de la diplomatie marocaine était accompagné de cinq ministres dont ceux de l'Intérieur, l'Aménagement du territoire et l'Agriculture.Le chef de la diplomatie marocaine lui a présenté les idées marocaines sur le Sahara occidental et le président de la République a rappelé que la France appuie une solution politique mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies, ajoute le communiqué de la présidence française. La visite de M.Benaïssa s'inscrit dans le cadre de la préparation du renouvellement du mandat de l'ONU au Sahara occidental, mandat qui expire à la fin du mois. Rappelons que, il y a quelques jours, le Maroc, par le biais de son chef de la diplomatie, avait rejeté un rapport du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (Hcdh), le qualifiant de «complaisant» à l'égard de l'Algérie et du Polisario. «Le gouvernement marocain n'acquiesce pas à la teneur du rapport à cause de sa partialité et sa démarche ouvertement complaisante à l'égard de l'Algérie et du Polisario», écrit le ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa, dans une longue lettre remise, samedi, à Louise Arbour, Haut commissaire aux droits de l'Homme. Il est donc aisé de considérer que la déclaration du président français est justement motivée par les pressions de la communauté internationale, car au sein du Conseil de sécurité, seul Paris était resté accroché aux thèses marocaines du règlement du conflit du Sahara occidental. Maintenant que l'ONU ne suit plus les thèses marocaines soutenues par la France et l'Espagne, ces derniers doivent se soumettre à la majorité.