Le changement plutôt inattendu à la tête de la direction de l'éducation a suscité des interrogations et provoqué une réelle déception parmi beaucoup de citoyens et de spécialistes du secteur. « Encore une année scolaire de perdue », nous dira le président d'une importante association qui explique que le problème ne se situait plus à la tête de la direction mais bien à d'autres niveaux et que le nouveau directeur mettra encore plusieurs mois à découvrir les maux qui rongent le secteur. Pour un inspecteur à la retraite, le secteur souffre d'un lourd passif dû à une gestion anarchique causée par certains chefs de service qui détiennent le monopole à la direction de l'éducation depuis une éternité et qui sont les premiers responsables de la médiocrité qui s'est installée à cause des intérêts partagés avec des personnes étrangères au secteur qui ont usé de leurs fonctions et de leur influence pour transformer ce dernier en grand business. Un cadre de la wilaya n'a pas manqué de dénoncer la passivité des parents d'élèves : « Aucune association n'a tiré la sonnette d'alarme. D'ailleurs, elles n'existent plus. » Pour lui, toutes les parties sont complices : des chefs de service, de hauts fonctionnaires, la fédération de wilaya des parents d'élèves et certains directeurs qui se sont succédé. Selon plusieurs autres témoignages, ces deux dernières années ont connu un certain redressement du secteur. Le contrôle permanent des établissements, la stabilité des cartes scolaires, la lutte contre l'absentéisme des enseignants et le laisser-aller et surtout l'application de la loi sont autant d'acquis. Le nouveau directeur aura pour tâche de les préserver. Le projet de l'organisation des assises consacrées au secteur initié par le directeur partant devrait se concrétiser et impliquer toutes les parties concernées : les élus, les hauts responsables, les parents d'élèves, la société civile, etc. Une sensibilisation élargie s'impose. La rigueur dans la gestion, l'application de la loi, la formation d'enseignants et l'octroi de nouveaux postes d'emploi permettraient certainement à la wilaya de « décoller » et de quitter définitivement son éternelle place en dernière position aux résultats scolaires de fin d'année.