De nombreux projets ne sont pas lancés dans la wilaya de Boumerdès en raison de la rareté du foncier. L'indisponibilité du foncier constitue un véritable handicap pour le développement dans certaines localités de la wilaya de Boumerdès. Ce problème reste à l'origine du blocage de nombreux projets comme c'est le cas dans la commune de Timezrite où l'on ne dispose d'aucune assiette relevant du domaine privé de l'Etat pour l'implantation des équipements publics. La plupart des infrastructures de base projetées dans cette localité rurale durant ces dernières années ne sont pas lancées en raison des oppositions des propriétaires des assiettes foncières sur lesquels ils devaient être réalisés. «Pour le moment il n'y a que le lycée qui pourrait être entamé dans les mois à venir. Le wali a affirmé récemment que les procédures d'expropriation de la parcelle devant l'abriter vont bon train», nous dira le P/APC. Le projet dont le coût est estimé à 29 milliards de centimes a connu un retard de plus de 4 ans à cause de l'indisponibilité du foncier. Aujourd'hui, les lycéens de la commune sont scolarisés dans les établissements des Issers, soit à une distance de 20 km de leur localité. Les lenteurs enregistrés dans l'entame de l'enquête parcellaire et les procédures d'expropriation du terrain auront coûté très cher au le Trésor public. Car l'APC avait entre temps déboursé plusieurs millions de dinars pour assurer le transport des élèves vers leurs écoles. Plusieurs autres projets de développement, à l'instar de la bibliothèque communale, de la maison de jeunes, des 150 logements, de la brigade de gendarmerie, cantine scolaire du CEM, salle de sport, etc., inscrits au profit de la même localité, sont également au point mort pour des raisons identiques. Même la salle de soins prévue depuis plus de quatre ans au village Toursal, n'est pas encore lancée et ce, malgré l'achèvement des études de sol. «On avait dégagé une somme de 10,5 millions de dinars pour sa construction, mais on a été empêchés d'accéder au terrain devant l'abriter», regrette le P/APC, ajoutant que l'un des «opposants» a exigé un logement au chef-lieu de daïra pour leur céder le passage. Il faut dire que même les membres de la société civile ne jouent pas le jeu pour lever ce genre de contraintes qui accentuent les difficultés dont souffrent les habitants à cause du manque d'infrastructures de base. À titre d'exemple, la localité ne dispose encore d'aucun établissement de jeunes, ni même d'un club de sport. La frange juvénile locale est livrée à elle-même depuis des lustres. Le programme des 100 locaux, censé absorber un tant soit peu le chômage, a été transféré vars les communes des Issers et de Chabet El Ameur faute de terrain. La maison de jeunes et la salle de sport projetées dans le cadre du programme quinquennal en cours risquent de ne jamais voir le jour. Et pour cause, les assiettes de terrain devant les accueillir sont réclamées par des particuliers, bien qu'elles aient été laissées en jachère. «Le problème des oppositions est devenu à la mode dans notre commune. Pourtant, rares sont ceux qui disposent de documents authentiques justifiant leur propriété», fait remarquer Sofiane, architecte. Ce dernier soutient que la résolution de cet épineux problème nécessite l'implication de tous, y compris des membres de la société civile qui sont appelés à sensibiliser ceux qui ont retardé la concrétisation des équipements programmés pour sortir leur commune du sous-développement. L'Etat doit, quant à lui, alléger les procédures d'expropriation afin d'éviter les surcouts générés par les blocages des projets destinés à l'amélioration des conditions de vie de la population.