La dépouille du jeune Yassine Aïbèche, un Français d'origine algérienne, a été rapatriée hier vers 13h30 à Annaba, à bord du vol Marseille-Annaba, avons-nous constaté à l'aéroport international Rabah Bitat. Ils étaient nombreux ses proches à accueillir le défunt dont le cercueil a été accompagné de quelques membres de sa famille, notamment sa mère. En l'absence des autorités locales et dans une ambiance funèbre, le corps a été transporté à Sidi Salem, lieu d'origine de sa famille, où il devrait être inhumé. Agé de 19 ans, Yassine, qui résidait à la cité Félix-Pyat (Marseille), a été tué mercredi dernier par un policier en civil dans un commerce du coin. Selon la presse française, le policier, qui a usé de son arme de service pour donner la mort au jeune Yassine après une algarade, a été mis en examen pour meurtre et écroué samedi à Villeneuve-les-Maguelone, près de Montpellier. Vendredi, le parquet avait requis la mise en examen pour «homicide volontaire» et le placement en détention provisoire. L'auteur du crime était au moment du drame, selon les résultats des analyses toxicologiques, en état d'ébriété avec 1,26 g d'alcool par litre de sang aggravé par des traces de résine de cannabis. L'autopsie du corps de la victime a montré que la balle d'un calibre 9 mm était entrée par la fesse gauche, avait touché les intestins et le foie avant de provoquer une hémorragie massive, à l'origine du décès. «Il n'y a manifestement pas de légitime défense, qui suppose une proportionnalité entre l'agression et la riposte», avait expliqué le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest. Or, «aucun des agresseurs n'était porteur d'une arme à feu ou d'un couteau. Là, d'après ce que l'on a comme indication, on est sûr d'un usage volontaire, même si l'intéressé parle d'un coup de feu accidentel». «Tel que l'arme se présente, un coup de feu accidentel, moi, j'ai un peu de mal à y croire», a déclaré le procureur aux médias français. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a téléphoné vendredi à la mère du jeune homme. Il lui a promis que «personne ne sera protégé» et que la «vérité sera faite sur cet acte inqualifiable», selon la famille du défunt.