Lorsque les Palestiniens demandent un arrêt de la colonisation de leurs terres, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, met en avant des «conditions préalables» posées par la direction palestinienne, qu'il rejette évidemment. Le chef du Likoud a déclaré hier, devant le conseil d'administration de l'Agence juive pour Israël à Jérusalem-Ouest, que le futur Etat palestinien qui, à ses yeux, ne doit pas comprendre la ville sainte d'El Qods ni l'ensemble des territoires occupés en 1967, doit être totalement démilitarisé et que les Palestiniens doivent reconnaître l'Etat d'Israël comme Etat juif. Netanyahu a ajouté que «les Palestiniens eux aussi doivent faire des concessions et pas seulement Israël. Je n'impose pas de conditions pour la reprise des pourparlers et la visite d'Obama est une bonne opportunité pour la reprise des négociations sans écueil». Le Premier ministre israélien ne s'est pas contenté de ces déclarations contredites sur le terrain, mais ose endosser la responsabilité de l'arrêt du processus de paix à la direction palestinienne, à sa tête le président Abbas, qui a quitté la table des négociations en 2010 devant le refus israélien de l'arrêt de la colonisation. Netanyahu a dit qu'il demandera au président Obama de «remettre les Palestiniens à la table des négociations car il ne faut pas gaspiller encore quatre ans dans la recherche sur la façon de les reprendre». Ces déclarations, qui ignorent le minimum des droits palestiniens reconnus par le droit international, survenant un mois avant la visite du président américain, Barack Obama, dans la région, font plaisir à l'électorat israélien de droite qui espère faire déporter l'ensemble du peuple palestinien hors de la Palestine. Mais ils n'aideront sûrement pas à encourager les Palestiniens à revenir à la table des négociations, alors qu'Israël impose ses conditions et sa politique d'expansion tous les jours sur le terrain. Résistance Ce ne sont sûrement pas les pressions, surtout économiques, exercées sur les dirigeants palestiniens à chaque fois qu'ils prennent une décision qui ne plaît pas au gouvernement israélien, qui les forceront à la résignation et à l'acceptation des politiques israéliennes injustes. Oui, l'Autorité palestinienne n'arrive pas à satisfaire ses engagements financiers ni envers ses salariés ni envers ses partenaires économiques en raison du gel par Israël du transfert des droits et taxes de douanes prélevées sur les marchandises palestiniennes transitant par les ports et aéroports israéliens. Oui, Israël fait tout pour faire perdurer la division interpalestinienne qu'il a lui-même planifiée, mais cela n'empêchera sûrement pas Mahmoud Abbas et la direction palestinienne de poursuivre la défense des droits palestiniens. Comme ils ont pu dire non à Obama et à Netanyahu au sujet de l'adhésion de la Palestine à l'organisation des Nations unies, en novembre 2012, ils peuvent dire non une nouvelle fois à un retour à la table des négociations qui, pendant des années, a été utilisée par les responsables israéliens, avec la complicité des autorités américaines, à couvrir tous les plans de spoliation et de judaïsation des terres palestiniennes occupées. Malgré leurs faiblesses apparentes, diplomatique, matérielle et financière, les Palestiniens ont des droits internationalement reconnus et sont décidés à les recouvrer quels que soient les sacrifices. C'est le message que doivent comprendre Netanyahu et toute la droite.