Les questions d'actualité qui portent sur le scandale de corruption à Sonatrach, l'attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine, la nouvelle loi sur les hydrocarbures et l'exploitation du gaz de schiste figuraient parmi les principaux points du débat lors du passage hier de Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach, au forum du quotidien Liberté à l'occasion du 24 Février. Abordant la question qui capte l'actualité, à savoir l'affaire des pots-de-vin versés à des responsables algériens pour obtenir des contrats avec Sonatrach et ses effets sur l'entreprise, Abdelmadjid Attar a indiqué : «Je suis persuadé que Sonatrach se relèvera.» «Je suis sûr que c'est une question d'individus», a-t-il ajouté. «La justice va trancher», a-t-il estimé. A propos de l'attaque terroriste de Tiguentourine, l'ancien PDG a indiqué que c'était un risque d'un type nouveau venu de l'extérieur. Toutefois, il estime que les choses vont reprendre leur cours normal et que des changements vont avoir lieu. Parmi les effets que cela peut avoir, il a cité un petit retard que vont connaître les développements de certains gisements situés dans des zones éloignées. Revenant sur la nouvelle loi, l'ancien PDG estime que cette dernière se justifiait à cause de la baisse des réserves mais aussi de l'augmentation de la consommation, notamment pour le gaz naturel et les carburants en évoquant la nécessité d'un modèle de consommation énergétique. A propos du gaz de schiste, Sonatrach est en train d'étudier les aspects des coûts et de l'environnement, selon lui, et des tests de fracturation sur les tight sont effectués dans le bassin d'Illizi grâce à des forages verticaux. Le premier puits-pilote, appelé Shale Gas 1, serait déjà terminé et un deuxième est programmé.Avec le parc d'appareils dont elle dispose, une soixantaine, Sonatrach ne pourra pas à elle seule développer le gaz de schiste, car il faut un parc de 800 à 1500 appareils, selon M. Attar. Et le partenariat avec les compagnies étrangères s'impose. De plus, ce sont les Américains qui détiennent les moyens et les techniques, selon l'ancien PDG. Sonatrach se ruinerait, si elle achetait le matériel. Et l'exploitation se fera avec des techniques et des moyens américains, a-t-il dit. Le système introduit par la nouvelle loi, où la fiscalité est basée sur le taux de rendement, devrait permettre de rendre attractifs les petits gisements délaissés, car non rentables avec l'ancien système de calcul. C'est ce qui devrait attirer les investissements, a indiqué M. Attar. «Il fallait absolument changer la loi», a-t-il affirmé. A propos des risques sur la nappe d'eau du Sahara, il a précisé qu'il y a entre 1200 et 1800 m de séparation de couche entre l'albien et le schiste alors que la fracture ne porte que sur 10 mètres. Si on n'augmente pas nos réserves, nous n'exporterons plus un seul mètre cube de gaz, d'ici 2030, selon l'ancien PDG. Concernant la gestion de la compagnie nationale, M. Attar estime que le plus gros problème de Sonatrach est celui de la relève et le plus grand défi est celui du management.