L'ancien PDG de Sonatrach a déclaré, hier, au forum du quotidien Liberté, que l'incident de Tiguentourine n'aura « aucun effet sur le maintien de l'activité des compagnies pétrolières internationales ». Elles ont beaucoup investi pour « partir comme ça ». L'acte terroriste qu'il a qualifié de « risque nouveau », aura certainement des répercussions négatives, dit-il en ce qui concerne « le développement de certains projets situés dans des endroits isolés ». Ces projets connaîtront des retards et les compagnies internationales seront tentées, dans le cadre du nouveau code qui est censé être plus incitatif, d'exiger des « concessions supplémentaires pour pouvoir faire face aux coûts », liés à la sécurité des installations.M. Attar ne veut pas dramatiser, sur les effets de l'affaire de Tiguentourine sur le partenariat. « On a eu des périodes beaucoup plus difficiles dans les années 90 et où l'Algérie avait une image plus négative mais où, paradoxalement on faisait plus de contrats et de découvertes ». Le scandale qui vient d'éclabousser la compagnie nationale Sonatrach n'a pas manqué de s'immiscer dans les débats. L'ex-PDG estime qu'il est lié à deux choses, d'abord « la centralisation en matière de prise de décisions » et l'existence ensuite « de beaucoup de projets et donc de l'argent ». M. Attar se dit « extrêmement attristé et regrette cette situation qui va avoir des retombées sur les travailleurs et cadres de Sonatrach, ces derniers auront du mal « à prendre des décisions ou des initiatives ». Toutefois, et de son avis, son onde de choc n'ira pas jusqu'à écorner l'image de marque de Sonatrach qui « va s'en sortir » comme dans d'autres circonstances. Sur la question de la nouvelle loi de 2012 sur les hydrocarbures, l'ex-PDG de Sonatrach reconnaît que l'Algérie a besoin aujourd'hui d'un nouveau cadre législatif pour le développement de nouveaux gisements et du gaz de schiste. « Les gisements vieillissent et les découvertes sont de petites tailles, ce qui nécessite de nouvelles techniques détenues par les grandes compagnies », explique-t-il.Autre inquiétude : les réserves en hydrocarbures n'ont cessé de « diminuer ces dix dernières années alors que la consommation n'a cessé de grimper ».Pour M. Attar, « on a consommé jusqu'à 50% de nos réserves ». Le dispositif fiscal contraignant et assoupli, aujourd'hui, dans cette loi, va permettre notamment de développer les nombreux gisements marginaux. Enfin, pour ce qui est del'offshore, l'ancien patron de Sonatrach reste sceptique, bien que le premier forage soit déjà programmé en 2014 à Béjaia.