Le géant canadien du génie-conseil, SNC Lavalin, vient de réagir à la sortie du président Bouteflika qui a «suggéré», en début de semaine, à la justice algérienne d'intervenir dans les scandales de corruption impliquant Sonatrach, ENI et SNC Lavalin qui mettent en cause le neveu de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. Canada. De notre correspondant SNC Lavalin a laissé entendre qu'elle était prête à collaborer avec la justice algérienne. «Comme nous l'avons mentionné à plusieurs reprises, nous collaborons avec les autorités et nous continuerons à le faire pour ce cas-ci», a affirmé à El Watan une source de cette société. SNC Lavalin met ainsi la balle dans le camp de la justice algérienne. Reste maintenant à cette dernière de faire le travail tel que le lui a suggéré le Président dans son message lu à l'occasion de l'anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures : «Je ne peux pas passer sous silence les scandales récemment révélés par la presse et qui touchent à la gestion de Sonatrach. Je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l'écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer, avec rigueur et fermeté, les sanctions prévues par notre législation.» La réponse de SNC Lavalin intervient aussi après que l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) ait demandé un audit et une enquête judiciaire sur tous les contrats attribués à SNC Lavalin ces dernières années. Le scandale révélé par le quotidien canadien Th Globe and Mail met en cause Farid Bedjaoui, neveu de l'ancien ministre des Affaires étrangères, qui aurait «sécurisé», moyennant des pots-de-vin, plusieurs contrats du groupe canadien d'une valeur d'un milliard de dollars canadiens. Cette somme fait partie des 6 milliards de contrats qu'a remportés SNC Lavalin en Algérie ces 10 dernières années. Le Franco-Algéro-Canadien est aussi impliqué dans le scandale Sonatrach-Saipem, filiale de l'italienne ENI. Sur les relations de Farid Bedjaoui avec SNC Lavalin ainsi que leur durée, la même source les a reconnues : «Notre compréhension est que Monsieur Bedjaoui était impliqué dans certaines compagnies qui étaient liées par contrats à des filiales de SNC Lavalin. Ces contrats ont été négociés par des ex-employés de la compagnie et, au meilleur de notre connaissance, étaient à l'époque des arrangements faits dans le cours normal des affaires», reprenant le même argumentaire déjà donné auparavant en refusant de donner des détails sur la nature des contrats pour ne pas nuire aux enquêtes en cours. SNC Lavalin pourrait même recourir aux moyens légaux pour récupérer l'argent versé illégalement aux intermédiaires. «S'il s'avère qu'une personne a utilisé de façon abusive, détourné des fonds de la société ou abusé de ses fonctions alors qu'elle était en poste chez SNC Lavalin, nous nous réservons le droit d'exercer contre elle tous les recours disponibles en pareilles circonstances (émettre des revendications à son endroit), y compris pour recouvrer les sommes mises en cause», a conclu la même source.