A l'instar des autres secteurs d'activités économiques et commerciales, les ports d'Algérie sont en attente des nouvelles mesures dites d'« assainissement » et de « mise à niveau » en vogue dans le pays.Les syndicats des 14 ports que compte le pays ont menacé d'un débrayage de deux journées avant de se rétracter suite un « accord-trêve » conclu entre les représentants des travailleurs et le ministre des Transports. Les syndicats des ports craignent une « privatisation » de l'activité portuaire synonyme, selon eux, de compression d'effectifs et de perte de l'un des secteurs de souveraineté. Au niveau du ministère des Transports, il est clairement indiqué qu'il n'y aura pas de privatisation, et l'Etat restera toujours le propriétaire des ports. Par contre, ajoute-t-on, il n'est pas exclu que les pouvoirs publics puissent accorder à un exploitant « l'autorisation de gérer ». « Nous ne pouvons être en marge des phénomènes de modernisation qui s'opèrent dans le monde, sinon nous le paierons plus cher après », dit le directeur des ports, M. M'hareb. Pour lui, la crainte des quelque 9 000 travailleurs (selon les estimations du ministère) exerçant l'activité portuaire n'ont pas lieu d'être. « Nous voulons aller vers une meilleure gestion et évoluer dans un système concurrentiel et rendre nos ports plus performants », dit notre interlocuteur, pour qui « les travailleurs ont toujours peur des changements, mais, ajoute-il, nous nous désespérons pas de trouver un terrain d'entente pour peu que ces gens aient un minimum de confiance en nous ». Pour les changement attendus, M. M'hareb a indiqué que la stratégie de développement des ports repose sur trois axes principaux : « Un axe portant sur tout ce qui est mise à niveau sur le plan réglementaire et législatif et tout l'encadrement nécessaire pour l'activité portuaire. Le deuxième axe a trait à l'aspect organisationnel et institutionnel de la gestion portuaire. Quant au troisième axe, il consiste en l'aspect développement du secteur. » Sur le plan institutionnel, souligne le directeur des ports, les pouvoirs publics visent principalement la séparation des activités commerciales de celles relevant de la puissance publique, « comme cela se fait un peu partout dans le monde », dit-il, précisant que cela « n'a aucune incidence sur l'emploi comme le craignent les partenaires sociaux ». Y aura-t-il création de nouveaux ports ? A court terme, la tutelle parle « d'optimisation » de ce qui existe déjà. « Nous pouvons doubler, voire même tripler les capacités de nos ports, et uniquement en modernisant leurs installations et en améliorant leur système de management », dit M. M'hareb. Mais sur le moyen et long termes, beaucoup de projets en vue, à en croire notre interlocuteur. Pour lui, l'Algérie accuse un grand retard en matière de containerisation, qui est, de son avis, « un phénomène irréversible ». L'Algérie est en deçà des normes internationales en la matière (productivité, performance des navires, etc.), dit-il, en indiquant que la stratégie du ministère en matière de containerisation repose sur la possibilité de développer au moins trois grands pôles portuaires : Alger, Oran et Djen Djen. A Djen Djen, dit M. M'hareb, « notre objectif étant de créer un grand terminal de transbordement, même international, mais tout en faisant du trafic national ». Et d'ajouter : « Les études de faisabilité ont étés engagées, et cela pourrait éventuellement se faire avec un grand armateur dans le cadre d'une concession de type BOT ou avec un partenaire. » Cela dit, le département de M. Maghlaoui se penche actuellement sur un projet de réforme globale assis sur une autorité portuaire et maritime avec une agence qui s'occuperait de tous les aspects de la sécurité, de la navigation et des affaires maritimes de manière générale. Au niveau des ports, il sera procédé alors à la mise en place des autorités portuaires, en revoyant les statuts de 1999, « pour les rendre plus compatibles, avec réellement une autorité qui a la fonction de port-propriétaire et de manière à ce qu'elle puisse jouer un rôle de régulateur sur le plan local », conclut M. M'hareb. Total trafic marchandises des ports en 2005 Entrée 26 437 488 t dont 3 946 968 produits pétroliers et 12 097 403 en produits agricoles et denrées alimentaires Sortie 100 634 343 t dont 97 746 037 en produits pétroliers et 67 080 en produits agricoles et denrées alimentaires Origine des marchandises Pays UE 39,98% ; UMA 2,31% ; cabotage national 12,72% ; pays européens hors UE 16,03 ; Asie 2,25% et Amérique du Nord 8,26% Destination des marchandises Pays UE 46,99% ; Amérique du Nord 30,79% Trafic global des ports 79,19% import et 20,81% export Part trafic tous ports confondus Alger/Dellys : 7,96% total et 28,69% en hors hydrocarbures Arzew : 56,25% dont seulement 0,98 en hors hydrocarbures Djen Djen : 1,09% Béjaïa 11,02% dont 18,50% en hors hydrocarbures